Bangui (République centrafricaine)| CNC – Alors qu’on s’interroge encore sur la réelle motivation du retrait par le gouvernement du projet de loi organique de l’Autorité Nationale des Elections qui traînait depuis des mois sur le bureau de l’assemblée nationale, on note une certaine agitation insolite des dirigeants de cet organe en charge de l’organisation des élections en RCA, sous le prétexte que celles-ci profitent de l’horizon.
Cette excitation des responsables de l’ANE vise à alarmer et harceler les partenaires/bailleurs et l’état centrafricain pour rendre disponibles les financements nécessaires à l’organisation des dites élections afin qu’ils en jouissent. Nonobstant les graves problèmes restés latents, parce que non résolus et portant sur la moralité de certains responsables de l’ANE et non des moindres, ses dirigeants tentent maladroitement de pousser à la roue une machine complètement grillée.
Qu’on en juge plutôt :
- Son rapporteur général, Julius NGOUADE BABA. Tout magistrat qu’il est, il est le principal acteur de la violation du code électoral. Il a été surpris nuitamment chez un des candidats admis au 2ndtour de l’élection présidentielle de 2015/16. Il abandonnera précipitamment ses charges et quittera le pays en catastrophe pour se réfugier au Cameroun. Une enquête avait été ouverte et sans que les conclusions soient rendues publiques ni une sanction prononcée contre lui, reviendra sur la pointe des pieds reprendre tranquillement son poste comme si de rien n’était. Cependant il ploie néanmoins dès lors sous le poids de la honte et de l’indignité pour la corruption présumée dont il s’est rendu coupable. Grâce aux fruits de la corruption, il a pu s’acheter une villa sise au quartier SICA 2, véritable bien mal acquis.
On notera au passage, son pompeux mariage avec une fille de Cyriaque SAMBA PANZA dont les photos dans le plus simple appareil après des ébats dans une chambre d’hôtel avec un partenaire, ont longtemps fait le tour des réseaux sociaux.
- 2.Sa présidente Marie Madeleine NKOUET née Hoornaert Elle a hérité de la direction de l’ANE après la démission de son président Dieudonné Kombot-Yaya sans même que son profil ne la prédispose à assumer cette charge à l’évidence très technique et pointue. Elle trône là à la faveur de la disposition de la loi, organique et ne se gêne le moins du monde, à s’entourer de ripoux, rejetés par tous le système et toutes les administrations.
- Son président de la commission matérielle et logistique, SAKANGA MOUROUBA
Ripoux, cadre moyen dans l’administration de la santé où il s’est illustré dans des scandales de faux écriture et d’usage de faux, rien ne le prédispose à exercer, ni une telle charge, ni dans une telle structure. Voilà pour le plus connu d’entre eux. Bien d’autres aux comportements tout aussi répréhensibles sont là-bas, tapis dans l’ombre comme des ripoux notaires pour poser des actes d’iniquité, en dehors de la légalité, de sabotage; de soustractions frauduleuses de pièces de dossiers des candidats ; de mélanges délibérés des dossiers ; de permutations des dossiers et résultats et autres erreurs volontaires, etc… Le Centre Traitement des Données, les démembrements de l’ANE, les mairies, les sous-préfectures, les préfectures sont logées à la même enseigne. Autant leur répéter avec force, comme dirait l’autre que « ce qui a été toléré en 2015/2016 ne le sera pas en 2020/2021 » Vous êtes avertis.
Or un fait majeur dans la mise en œuvre de la fausseté vient de se produire à l’ANE à l’indifférence générale. Il s’agit de la proclamation des « admis » au test des agents cartographes de l’ANE. Sur la fameuse liste, on ne retrouve que tous ceux qu’ont mis de l’argent en jeu pour être admis ainsi que les propres fils/filles ou, parents des responsables de l’ANE. On n’organise pas des élections pour permettre aux uns de doter leur femme et se marier ou à d’autres de se construire ou s’acheter des villas et des voitures. Si pour une simple cartographie, sans enjeu décisif, des pratiques de tricherie ont repris, qu’en sera-t-il s’agissant des dossiers de candidatures, de l’organisation des élections et surtout de leurs résultats ?
Est-il étonnant que l’ANE qui doit constituer le premier filtre de sélection des dossiers de candidatures aux élections avant leur validation par la Cour constitutionnelle, ne puisse pas jouer correctement et efficacement ce rôle. Les dossiers de candidatures de certains farfelus et autres truands de grands chemin auraient déjà pu être rejetés au niveau de l’ANE après un premier écrémage et ne pas tout déverser sur la Cour constitutionnelle.
Il est temps que les plus concernés par les élections c’est à dire les partis politiques se saisissent de la question dans toute sa gravité pour y apporter une solution appropriée avant qu’il ne soit tard. Voilà qu’est dit !
A bon entendeur, salut.
Par : Alain Nzilo
Directeur de Publication.
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