Bangui, République centrafricaine, dimanche, 23 mai 2021, 10:22:09 ( Corbeaunews-Centrafrique ). La pandémie du coronavirus connu sous le nom scientifique de Covid-19 a perturbé l’équilibre économique de tous les états du monde en général et surtout les états africains en particulier. Ce phénomène sanitaire mondial a évidemment déséquilibré de manière sensible les prévisions économiques et budgétaires des états africains déjà fragilisées. C’est dans ce cadre conceptuel que sur initiative du président français, un sommet a été organisé dans la capitale française le 18 mai 2021 pour définir des voies et moyens pour relancer les économies africaines après le passage du Covid-19 qui a fragilisé et asphyxié les tissus économiques. Tous les acteurs internationaux du monde des finances étaient présents, d’autres en visioconférence y compris des partenaires au développement bilatéraux ou multilatéraux. Les conclusions de ce sommet ont abouti à l’annonce de l’annulation des dettes de certains états africains et à des promesses de financement des économies africaines.
Ces différentes mesures qui s’assimilent à des perfusions à un patient au service des urgences hospitalières permettront aux économies africaines de souffler et de prendre un nouvel élan en s’inscrivant dans le dynamisme de l’économie mondiale. Un peu perdu et toujours inquiet sur l’avenir économique de notre nation car beaucoup d’observateurs de la vie politique ont glosé sur l’absence de la Centrafrique à ce sommet de la dernière chance, le citoyen lambda s’interroge :
L’absence du pouvoir centrafricain au sommet sur les financements des économies africaines entérine t-elle notre isolement de la diplomatie du développement ?
Quelles en seront les conséquences à court, moyen et long terme sur nos projections et financements économiques ?
S’inscrivant dans un élan de développement, le pouvoir centrafricain a t-il raté un rendez-vous crucial à son envol économique ?
Se référant à la géopolitique et à la guerre froide insipide entretenue et alimentée par le pouvoir centrafricain, participer à ce sommet serait-elle perçue comme un acte de trahison envers son allié russe ?
Comment peut-on comprendre ou expliquer l’absence de la Centrafrique à ce sommet alors que le Rwanda qui est son nouvel allié sur les théâtres des opérations militaires est représenté par son guide lui-même ?
Existe t-il une incohérence ou une incompréhension dans la lecture de la trajectoire politique centrafricaine ?
Après avoir boudé l’organisme sous régionale (CEMAC), la CEEAC et les partenaires traditionnels au développement, l’option « solitaire » serait-elle l’idéale ? À contrario, le pouvoir centrafricain aurait t-il raison de s’absenter à ce sommet qui rappelle les frasques de la France Afrique au regard de l’absence d’un ferme engagement financier de la part des bailleurs ?
Au regard de l’unanimité des médias français, ce sommet représente t-il une opération de charme ou une parodie de sommet ?
Enfin, les conclusions du sommet qui ont l’apparence du « déjà vue » seront-elles réelles et/ou réalisables ?
Fort de ces multiples interrogations, nous appelons les différents scrutateurs de la vie politique centrafricaine à la « prudence » étant donné que ce genre de sommet annoncé en pompe n’est pas le premier.
À contrario, les déplacements à Paris de certaines puissances économiques africaines comme le Nigéria et l’Afrique du Sud revêt ce sommet d’un caractère sérieux et utile pour les économies africaines d’où l’absence sans explication cohérente de nos autorités légitimes pose des questions. Au risque de s’enflammer précocement dans un sens ou dans l’autre, l’avenir nous le dira…
mais attention, ne le dites à personne.
Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
Paris le 23 mai 2021.
Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Administrateur des élections.
Tel : 0666830062.