Centrafrique : La Suspension de Permis Miniers,  Un Acte de Pure Hypocrisie

La Suspension de Permis Miniers,  Un Acte de Pure Hypocrisie

 

monsieur Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines
monsieur Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines

 

 

 

 

Bangui, 21 septembre 2023 (CNC) – Le récent communiqué du ministère centrafricain des Mines et de la Géologie annonçant la “suspension” des permis d’exploitation artisanale et semi-mécanisée aux sociétés minières dans le pays a déclenché une vague de critiques sévères. Si l’intention initiale semble noble, l’examen attentif de cette décision révèle un tableau beaucoup moins vertueux.

 

Tout d’abord, examinons les raisons invoquées par le ministre Rufin Benam Beltoungou pour cette suspension. Il évoque la “destruction de l’environnement”, l’utilisation de “produits chimiques toxiques et prohibés”, le “non-respect du cahier de charges”, et le “non-respect des directives administratives”. Il est difficile de ne pas remarquer que ces problèmes n’ont pas été résolus plus tôt, malgré des années de surveillance et de régulation. Pourquoi cette soudaine prise de conscience environnementale ? Pourquoi maintenant ? Les citoyens méritent des réponses claires.

 

De plus, l’article 2 de l’arrêté ministériel qui charge divers responsables gouvernementaux de veiller à l’application stricte de cette suspension semble excessivement bureaucratique. Cela soulève la question de savoir si le ministère est réellement préoccupé par la préservation de l’environnement ou s’il s’agit simplement d’une manœuvre visant à renforcer son emprise sur le secteur minier.

 

L’évocation d’une enquête parlementaire menée il y a quatre ans, révélant une “forte dégradation de l’environnement” et “l’opacité dans le processus d’attribution de permis d’exploitation semi-artisanal”, semble opportunément chronométrée. Pourquoi le gouvernement a-t-il attendu si longtemps pour agir ? Les citoyens ont le droit de se demander si cette suspension vise réellement à remédier aux problèmes ou simplement à détourner l’attention des échecs passés.

 

Enfin, l’accusation portée par de nombreux observateurs nationaux selon laquelle cette décision est un pur spectacle est difficile à ignorer. Ils soulignent qu’aucune nouvelle demande de permis d’exploitation artisanale et semi-mécanisée n’a été enregistrée depuis un an, indiquant que le marché est déjà saturé par des exploitants étrangers. Cela soulève des questions légitimes quant à l’efficacité de cette suspension et suggère que le gouvernement pourrait être plus préoccupé par les apparences que par les résultats concrets.

 

En fin de compte, la suspension des permis miniers en Centrafrique suscite des doutes légitimes quant à ses véritables motivations. Les citoyens méritent une transparence totale de la part du gouvernement, ainsi que des actions concrètes pour protéger l’environnement et garantir l’équité dans le secteur minier. Pour l’instant, il est difficile de ne pas voir cette suspension comme une manœuvre politique habile, mais vide de sens réel.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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