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CENTRAFRIQUE : LA SOLIDARITÉ POLITIQUE ACTUELLE DES PARTIS DE L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUE PEUT-ELLE ABOUTIR À UNE CANDIDATURE UNIQUE AUX ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES DE 2020 ?

Monsieur Bernard Selembi Doudou, l’auteur de l’article. Photo de courtoisie.

 

CENTRAFRIQUE : LA SOLIDARITÉ POLITIQUE ACTUELLE DES PARTIS DE L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUE PEUT-ELLE ABOUTIR À UNE CANDIDATURE UNIQUE AUX ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES DE 2020 ?

 

Bangui (République centrafricaine) – Lors du grand meeting très animé du parti politique KNK qui réclamait le retour d’exil de leur mentor, les leaders des partis politiques de l’opposition ont répondu massivement à l’invitation. Ces ténors ou poids lourds de l’opposition ont réussi pour la première fois de l’histoire à tenir le même discours en scandant une rhétorique injurieuse, folklorique et rythmique à l’égard du prince de la monarchie centrafricaine.

 

Cette solidarité politique légendaire de l’opposition démocratique qui incarne une réelle dynamique constitue un élan patriotique encourageant n’eût été la poursuite des intérêts égoïstes propres à chaque composante politique et préjudiciables aux intérêts communs. Eu égard aux volets sécuritaires draconiens et non maîtrisables, seuls vecteurs sine qua non, incontournables de la tenue d’une élection libre, crédible, acceptable et transparente, l’opposition démocratique centrafricaine s’inscrit dans la suite logique et cohérente de la plateforme « E zingo biani » pour tenter d’influencer la machine à frauder instituée par le fameux arrêté n*058 du 18 novembre 2019 signé par le premier ministre portant création d’un comité stratégique d’appui au processus électoral.

Dans ce contexte, il est important de rappeler que participer à ce simulacre d’élection présidentielle et législative qui se profile à l’horizon en ordre dispersé est suicidaire d’où la nécessite ou l’urgence d’élaborer une stratégie commune dans le respect de la théorie de la pluralité dans l’opposition afin de miser ou de parier sur un seul et unique candidature de l’opposition démocratique.

Cette solidarité politique inédite va créer une synergie et mutualiser les efforts en vue d’augmenter sensiblement les chances de gagner.

Face à ce difficile exercice synonyme d’un défi non expérimenté en Centrafrique, le citoyen lambda s’interroge :

 

S’appuyant sur la dynamique politique actuelle, l’opposition démocratique centrafricaine est-elle capable et apte de s’accorder sur une candidature unique ? Si le principe de la candidature unique est acquis, parviendront-ils à s’accorder sur nom ? Dans l’affirmative, comment s’organisera le processus de désignation du candidat unique ? Comment le candidat désigné va s’y prendre pour contenir les ardeurs et les caprices débordantes des uns et des autres ? Quel sera éventuellement le pourcentage de risque d’éclatement ou d’enlisement de cette coalition ? Pensez-vous qu’après une éventuelle victoire, le candidat de la coalition aura une tâche facile dans la gestion de la chose publique ? Sachant qu’une élection transparente est le meilleur procédé de désignation, quels seront les critères crédibles et plausibles à prendre en compte pour départager sans ambiguïté les candidats ?

Il est évident que certains détracteurs vont ergoter qu’il est trop tôt d’évoquer la thématique de candidature unique de l’opposition mais l’on s’interroge simplement si l’hypothèse est-elle envisageable ?

Au delà de ce qui précède, il apparaît important de souligner qu’il y’a très souvent des candidatures fantaisistes à la frontière du ridicule car certains candidats ne disposant pas de capitaux suffisants pour assurer la caution ainsi que les frais d’une campagne électorale crédible. En fin stratège, certains partis politiques d’opposition représentés au gouvernement se mettent délibérément en retrait des manœuvres de l’opposition démocratique en attendant la phase fatidique pour se démarquer afin de rentrer dans l’arène. Il faut reconnaître que les défis à relever sont énormes mais surmontables s’il y’a une réelle volonté politique de se rassembler. Si l’ancien président de l’assemblée nationale a accepté sans rancune l’invitation du secrétaire exécutif du KNK qui fut l’un des premiers instigateurs de sa destitution, cela montre et prouve à suffisance leur capacité de se dédoubler, de se réconcilier et de s’accorder autour d’un projet salvateur sans l’ingérence d’une quelconque puissance occidentale.

Enfin, bilan notoirement négatif du pouvoir caractérisé par l’affairisme, la corruption, le détournement impuni des deniers publics etc…au détriment de la paix et du bradage de l’autorité de l’état milite en faveur de l’alternance qui devient au fil du temps une réalité.

 

Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites pas que c’est moi.

 

Paris le 06 décembre 2019.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Administrateur des élections.

Tel : 0666830062.

 

 

 

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