Centrafrique : la mission conjointe du ministre des mines avec la délégation américaine pour une évaluation de diamants à Berberati
Bangui 04 Septembre 2016
Par Eric NGABA
Le ministre des mines et de l’énergie, Léopold Mboli Fatran a conduit, le 30 août 2016, une importante délégation américaine à Berberati, localité située à environ 600 km à l’ouest de Centrafrique. C’est une mission conjointe qui a pour objectif d’évaluer la traçabilité d’exploitation de diamants bruts dans cette zone conforme à l’exploitation définie par le Processus de Kimberley et s’enquérir de l’état de la cohésion sociale entre les communautés.
La délégation ayant effectué cette mission était composée des cadres du département des mines dont le ministre Léopold Mboli Fatran, la ministre des affaires sociales et de réconciliation Virginie BaÏkoua, de l’ambassadeur des Etats Unis à Bangui Jeffrey Hawkins, du directeur Adjoint de l’USAID RDC Scott Hocklander. La mission s’inscrit dans un projet soutenu par l’Agence américaine de Développement (USAID) dans l’exploitation de diamants bruts en République Centrafricaine. La mission a été marquée par des séries de rencontres avec les autorités administratives locales et les acteurs miniers de la ville de Berberati qu’au cours de laquelle la délégation a visité un chantier minier de Lomi dans la localité.
Ces séries de rencontre et la visite sur le chantier de Lomi ont permis à la délégation centrafricano-américaine de s’enquérir non seulement de la situation sécuritaire et de l’état de la cohésion sociale entre les communautés de Berberati mais aussi de d’évaluer le travail abattu par le projet DPDDA (Droits de Propriété et Développement du Diamant Artisanal) soutenu par USAID. Cette mission s’inscrit également dans le projet DPPA qui appui le ministère des Mines et les artisans miniers. L’occasion pour le ministre centrafricain des mines et le diplomate américain d’apprécier le progrès réalisé dans la région de Mambere-Kadaey par les points focaux du projet DPPA.
« C’est depuis longtemps que l’USAID a mis en place le projet DPPA dans notre pays. Ce projet a deux volets. Premièrement, le gouvernement américain appui le gouvernement le centrafricain dans le Processus du Kimberley notamment la traçabilité d’exploitation de dimant bruts parce qu’à certains moment, le diamant centrafricain a été suspendu du Processus du Kimberley. Suite aux efforts du gouvernement centrafricain auprès de ce processus, la sanction a été levée sur la région de Berberati déclarée zone conforme à l’exploitation de diamants. Mais cette sanction partielle n’a pas encore amélioré la situation. C’est pourquoi l’USAID à travers son projet nous permet de mieux suivre la traçabilité de diamant depuis la chaine d’exploitation jusqu’à son exportation », a fait savoir le ministre des mines et de l’énergie, Léopold Mboli Fatran avant d’ajouter que le deuxième volet de ce projet consiste la a suivre le processus de la cohésion sociale qui existe les différentes communautés dans la région.
« Comme vous le savez, les activités minières regroupent les différentes communautés locales. C’est pour nous une occasion de savoir s’il y a la cohésion sociale entre ces communautés. Car durant le conflit que notre pays a traversé, certaines communautés se sont déplacées hors de leurs localités. Donc il s’agit d’interpeller tout le monde sur la nécessité de consolider cette cohésion sociale qui existe afin de favoriser le retour digne des communautés déplacées. C’est je suis venu avec la ministre de la réconciliation nationale », a ajouté le ministre des mines.
De son côté, le diplomate américain a apprécié le travail que font les acteurs miniers pour le développement de la République Centrafricaine. Il a mis l’accent sur l’enjeu du secteur minier qui est, selon lui, important pour le pays. « Le diamant est un secteur extrêmement important pour la RCA car c’est un secteur qui fait vivre des centaines de milliers de Centrafricains. C’est un secteur qui peut être un secteur de stabilité dans le pays ou facteur d’instabilité. Ça mérite beaucoup de considérations et beaucoup de travail. Donc le gouvernement américain, l’USAID, cherche à aider ce secteur de façon différente mais concurrente. D’abord on essaye dans le Processus de Kimberley, la traçabilité et la légalité de diamant. Ce qui veut dire que les recettes vont partir dans la caisse de l’Etat et éventuellement aider la population au lieu d’aller dans la poche des gens qui ne respectent pas la loi. Donc, le Processus de Kimberley, nous soutenons le côté technique », a martelé l’ambassadeur des Etats unies en Centrafrique avant d’évoquer le deuxième volet de l’aide américaine dans ce secteur étant aussi important selon lui, c’est la réconciliation.
« Le diamant rassemble les différentes communautés par le passé dans les villes comme Berberati où les communautés vivaient ensemble et travaillent dans ce secteur. Maintenant il y a la crise qui a divisé les gens et il faut quand même penser leurs blessures. C’est pour cette raison que nous avons tenu à venir ensemble avec le ministre des mines et la ministre de la réconciliation nationale ».
Depuis la suspension temporairement de la République Centrafricaine par la décision administrative du Processus de Kimberley au mois de mai 2013, seule la préfecture la Nana-Mambere est déclarée zone conforme à l’exploitation de diamant. Cette mission conjointe de revue a permis de toucher du doigt la situation sécuritaire stable dans cette région et la cohésion sociale qui y règne. La ministre centrafricaine des affaires sociales et de la réconciliation, Virginie Baïkoua dans sa prise de parole, a appelé les communautés à consolider le vivre ensemble afin de permettre le retour des personnes déplacées que le gouvernement s’est mis à pied d’œuvre avec les partenaires. Elle a souligné que la présence de la délégation à Berberati témoigne l’engagement du gouvernement dans le relèvement de la région à travers les activités minières.
Dans ce volet, le gouvernement américain à travers l’USAID qui soutient le projet DPDDA en Centrafrique s’engage à appuyer le gouvernement centrafricain dans le Processus de Kimberley. Le projet DPDDA est présent en Centrafrique, dans les régions Sud-ouest depuis 2007. Le projet contribue au renforcement de la paix et à la résolution des conflits. Il consiste à soutenir le rétablissement de la chaine légale de diamants sans conflits et en conformité avec le cadre opérationnel dub Processus de Kimberley. Le projet DPDDA appui également le renforcement de la cohésion sociale et la consolidation de la paix par la sensibilisation de tous les acteurs et les communautés du secteur minier.