Centrafrique : Jean-Pierre Mara dénonce l’imposture électorale  

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Jean-Pierre Mara dénonce l’imposture électorale

 

Centrafrique : Jean-Pierre Mara dénonce l'imposture électorale
Jean-Pierre Mara, ancien député de la nation.

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 L’ancien député Jean-Pierre Mara remet en cause la crédibilité des futurs scrutins en Centrafrique dans un système qu’il juge déjà verrouillé.

 

L’ancien député Jean-Pierre Mara s’attaque frontalement aux prochaines élections en République centrafricaine. Dans un texte partagé sur les réseaux  sociaux, l’ancien parlementaire démonte l’illusion démocratique qui entoure l’organisation de ces scrutins. “Élections groupées ou pas… Auront lieu ? N’auront pas lieu ? Quelle importance, quels impacts ?”, s’interroge-t-il d’emblée, avant de livrer son verdict sans appel : dans un système verrouillé, “les élections ne servent qu’à cautionner des systèmes et des mécaniques.”

 

L’ancien parlementaire Jean-Pierre Mara s’en prend au consensus artificiel qui entoure l’organisation de nouveaux scrutins. “Tous réclament des élections en RCA et c’est bien ainsi. Mais qui peut organiser des élections crédibles dans un pays sans conscience, sans culture sociale, sans culture politique ?”. Sa question traduit une amertume profonde face à ce qu’il perçoit comme une comédie démocratique.

 

Jean-Pierre Mara dresse le portrait d’une société rongée par l’apathie civique. Selon lui, chaque citoyen “attend que ce soit l’autre qui se lève pour revendiquer la justice, le droit et l’équité sociale dans la redistribution des richesses potentielles”. Cette passivité collective constitue, à ses yeux, l’un des obstacles majeurs à l’émergence d’une véritable démocratie.

 

L’intégrité du processus électoral fait également l’objet de ses critiques. Il dénonce l’existence d’un “fichier électoral avec des électeurs fictifs qui n’existent pas”, remettant ainsi en cause les fondements même de la légitimité électorale. Cette accusation grave s’inscrit dans une défiance plus large envers les institutions chargées d’organiser les scrutins.

 

La MINUSCA et ses responsables successifs ne trouvent pas grâce à ses yeux. Il exprime sa méfiance vis-à-vis de l’organisation dirigée par Valentine Rugwabiza, après l’avoir été par Mankeur Ndiaye. Plus largement, il met en cause l’ensemble des acteurs internationaux impliqués dans le processus électoral centrafricain.

 

“Je ne crois pas à une élection crédible organisée par la MINUSCA de Gbaguidi et Rugwabiza, soutenue par les Wagner et l’Union Européenne”, affirme-t-il sans détour. Cette déclaration témoigne de sa conviction que les forces internationales présentes sur le territoire centrafricain ne peuvent garantir la transparence des futurs scrutins.

 

L’ancien député Jean-Pierre Mara puise dans son expérience personnelle pour étayer ses arguments. Candidat lors des élections de 2020, il se souvient du financement de dix milliards de francs CFA accordé par l’Union européenne. Pourtant, sur le terrain, il n’a constaté aucun changement significatif. “Je n’ai vu ou vécu une influence quelconque des observations internationales, encore moins un impact du financement européen”, témoigne-t-il.

 

Cette expérience directe nourrit sa conviction que “la solution aux problèmes de la RCA n’est pas électorale”. Il interpelle directement les responsables internationaux : “sinon monsieur Mankeur Ndiaye de la MINUSCA et madame Samuella Isopi cheffe de la délégation de l’UE… auraient fait de la RCA une démocratie où les élections sont modèles.”

 

Au-delà de la critique, Mara dessine les contours d’une réflexion plus profonde sur la nature de la crise centrafricaine. Pour lui, les maux du pays dépassent largement le cadre électoral. Les urnes ne peuvent apporter de solution durable tant que les fondements institutionnels, civiques et moraux de la société ne sont pas reconstruits.

 

Cette position tranche avec le discours dominant qui fait des élections l’alpha et l’oméga de la sortie de crise. Mara assume cette posture à contre-courant, préférant pointer les dysfonctionnements structurels plutôt que de se contenter de solutions de surface.

 

Son intervention s’inscrit dans un moment particulier de l’histoire politique centrafricaine. Alors que les partenaires internationaux multiplient les pressions pour l’organisation de nouveaux scrutins, sa voix dissonante rappelle que la démocratie ne se résume pas à l’organisation d’élections.

 

L’ancien député assume pleinement son rôle de trouble-fête dans un consensus qu’il juge artificiel. Sa charge contre ce qu’il considère comme un faux-semblant démocratique traduit une frustration plus large face à l’état de la société centrafricaine. Reste à savoir si ses mises en garde trouveront un écho au-delà des cercles politiques, dans une population souvent résignée face aux promesses électorales non tenues….

 

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