Centrafrique : Guerre fratricide au sein des multitudes de soutiens de Touadera
Bangui,, le 22 septembre 2017.
Par : Fred Krock, CNC.
Mercredi 20 septembre, en la salle de conférence du complexe sportif 20 000 Places à Bangui, Ludovic Ledo, Coordonnateur du RJMP (Rassemblement des jeunes de la majorité présidentielle), assisté de ses proches, a animé une conférence de presse. A bâtons rompus avec les professionnels des médias, il a rappelé que depuis quelque tems, certaines désinformations polluantes pour l’opinion national et international font été de brouilles entre son mouvement et les FATistes, avant de rassurer qu’il n’en est absolument rien. Et pourtant…
Visiblement, il n’y a rien qui ne tourne en rond au sein des multitudes d’organisations de soutien au Président de la République, Pr Faustin Archange Touadera. Des FATistes aux Touadérateurs en passant par les autres Comités de soutien, la tension mêlée de haine et de conflits de compétence mine les Soutiens du Chef de l’Etat. Personne n’aura su si cette crise restait la cuisine interne de ces comités de soutien, puisque le linge sale se lavant en famille ne fait de bruit.
Seulement, ce n’est qu’en essayant de se défendre dans la guéguerre que Ludovic Ledo, Coordonnateur du RJMP a rendu officielle la crise larvée qui couve au sein des Soutiens de Touadéra. D’ailleurs, le point central de la conférence de presse qu’il a animée mercredi dernier, a été la tentative de convaincre les professionnels de médias à comprendre qu’il n’y a jamais eu de brouille entre les différentes entités qui se disent des Soutiens du Président Touadéra et son mouvement.
« Nous avons tenu expressément cette conférence de pesse pour lever définitivement l’équivoque dans la tête de Centrafricains que le RJMP ne vient aucunement remplacer le groupe des FATistes ; nous venons aucunement faire du pugilat avec eux ; nous venons aucunement provoquer de tensions entre nous », a déclaré Ludovic Ledo lors de sa conférence de presse. Un aveu qui cache mal la tension au sein des Soutiens du chef de l’Etat, comme pour faire l’autruche.
A la question de savoir quel rapport entretiennent maintenant ces différentes entités de soutien du Chef de l’Etat avec le RJMP, Ludovic Ledo répond : « Non ! Nous collaborons très bien avec eux ; tout se passe très bien entre nous. Il n’y a que certaines mauvaises langues qui disent n’importe quoi que nos tenons recadrer tout cela ».
Comme preuve de cette solidarité et de la cohésion de visions, le Coordonnateur du RJMP a rappelé que la remise de Certificats à la centaine de jeunes bénéficiaires de la dernière formation politique organisée par son organisation a été rehaussée par la présence du Coordonnateur des FATistes, Daniel Grépayo, l’actuel Dircab du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Notons au passage que cette formation, selon Ledo, vise à sensibiliser, mais aussi à former les jeunes d’être éveillés pour ne pas qu’ils ne soient pas manipulables. Au menu de cette formation quatre (04) grandes thématiques citoyennes, à savoir : (1) Politique et vision politique du Président de la République, chef de l’Etat ; (2) Leadership jeune dans un pays post-crise : cas du Centrafrique ; (3) Droit de l’homme et politique et enfin ; (4) Rôles et attributions respectifs de chaque membre des bureaux du RJMP.
Or, le problème lui, subsiste et peut-être s’aggrave aujourd’hui. Car, l’autre point qui met à nue la crise interne maintenant, c’est lorsque Ledo affirme qu’il n’a rien à voir avec Blaise Didacien Kossimatchi, le tonitruant Porte-parole de la Coordination des Comités de soutien à Touadéra qui lui, est poursuivi en justice par un Collectif des avocats du Président de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua. Prise de position qui aurait été mal-prise par le Porte-parole qui estime que toutes les organisations de soutien au chef de l’Etat devraient harmoniser leurs points de vue et mutualiser le fruit de leurs actions au profit de la promotion de la vision de leur patron commun. Kossimatchi, qui serait dans tous ses états, aurait souhaité que toutes les entités de soutiens au Président de la République puissent faire front commun devant ce qu’il considère comme des attaques contre le camp présidentiel, à l’exemple de la bataille judiciaire engagée contre la Coordination de soutien par sept avocats qui constituent le conseil du PAN.
Somme toute, le ver est dans le fruit. Quitte aux Touaderateurs, FATistes, Coordination de soutien de se mettre ensemble pour accompagner efficacement la vision portée par Pr Faustin Archange Touadera. D’ailleurs, c’est une image laide qui se dégage dans cette guerre fratricide. Il va falloir donc pour le Président de la République, outre les nombreux problèmes du pays qu’il doit gérer, de régler ces petits problèmes qui correspondent à s’y méprendre à de l’épine dans ses bottes.