Rédigé par D. Y. Ibrahim
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 8 août 2022
Bangui (République centrafricaine) – En République centrafricaine, les gardiens de prison sont en grève depuis plus de deux semaines pour dénoncer les conditions de leur travail, mais également réclamer le paiement de leurs arriérés de solde. Une situation « insupportable » pour ces gardiens de prison qui vivent dans des conditions difficiles, mais ignorer par les autorités du pays. Mais pour le moment, les négociations semblent au point mortes.
La tension ne faiblit pas à Paoua, Berberati, Bouar et ailleurs
La tension ne faiblit pas. Sur toute l’étendue du territoire national, les agents pénitentiaires de la République centrafricaine continuent de se mobiliser. Cela fait déjà plus de deux semaines qu’ils observent une grève illimitée pour réclamer l’amélioration de leur condition de travail qui devient de plus en plus difficile, mais également exiger le paiement de leurs arriérés de solde qui s’élèvent à 24 mois pour les uns, et 22 mois pour les autres.
Selon eux, l’amélioration de leurs conditions de travail passe notamment par l’amélioration des conditions de détention des prisonniers qui deviennent aussi difficiles en raison de la surpopulation pénitentiaire.
Au même moment, ces surveillants de prison réclament le versement intégral de leur arriéré de solde. CNC a pu interroger l’un des grévistes qui n’hésitent pas à exprimer son mécontentement.
« Depuis que nous sommes sortis de formation en 2019, on nous a affectés dans de différentes maisons carcérales encore fonctionnelles dans le pays. Certains sont affectés en stage à Bambari, Bria, Bossangoa, d’autres à Paoua, Berberati, Bouar ou ailleurs. Mais depuis juillet 2020, date à laquelle nous avons pris fonction, on nous a versé un salaire de 40 000 francs CFA au mois de juillet, août, septembre et octobre 2020. Or, depuis cette date, c’est-à-dire à compter du mois de novembre 2020 jusqu’à présent, on n’a rien reçu. Comme si le gouvernement nous a oubliés totalement. Nous avons la famille : des femmes et des enfants. Mais comment nous allons faire pour les nourrir, payer leur scolarité? », s’interroge l’un des grévistes à Paoua.
À Bambari, c’est toujours pareil
Aussi en grève comme ses collègues, Martin, 39 ans, est l’un des gardiens de prison à Bambari. Il a décidé de participer à ce mouvement de grève déclenché par leur collectif.
« J’ai 4 enfants qui sont encore sur les bancs de l’école. Et à la fin du mois, l’État centrafricain me donne 40 000 francs CFA comme mon indemnité de stage. Pendant les 24 mois que je travaille ici à Bambari, je ne reçois aucun salaire. Pourtant, nous avons aussi des charges à assumer », affirme-t-il.
Pour l’heure, les négociations avec le gouvernement semblent au point mort, et ces gardiens de prison, formés par la Minusca depuis près de quatre ans, continuent de vivre la galère du monde.
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