Publié par: Corbeau News ( Bangui ) 21-08-2014 // Pauvre Mahamat ! Nommé Premier ministre de la République centrafricaine dimanche 10 août 2014, Mahamat Kamoun est plus un homme à plaindre qu’à envier.
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Alain Saint Robespierre |
Directeur général du Trésor public sous François Bozizé, proche collaborateur de Michel Djotodia dont il fut un conseiller, ancien conseiller spécial de la présidente de transition, Catherine Samba Panza, Mahamat Kamoun, homme transversal s’il en est, est arrivé à la primature avec des préjugés favorables. Mais c’était sans compter avec la surenchère politique de l’ex-rébellion Séléka. Pour n’avoir pas été consultés dans le choix du nouveau PM, comme ils l’ont expliqué le lendemain de cette nomination, les anciens Sélékistes ont rejeté toute idée de participation au prochain gouvernement. Comble de provocation, ils exigent le retour aux accords de N’Djamena qui avaient contraint Djotodia à la démission et selon lesquels le poste de Premier ministre devait revenir au groupe rebelle. Combien de temps mettra-t-on à combler ce vide institutionnel dont profitent tous les ennemis de la paix, pour reprendre l’expression de Dame Catherine de Bangui, et tous les autres pêcheurs en eau trouble ?
Certes pour la réussite de sa mission : relancer la transition politique et mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu signé fin juillet à Brazzaville, la future équipe gouvernementale doit être le fruit d’un large consensus issu de concertations avec l’ensemble des acteurs de la classe politique et de la société civile. Mais attention tout de même à ne pas se laisser aller à d’interminables tractations au cours desquelles les ambitions personnelles prennent le dessus sur l’intérêt national.
Par Alain Saint Robespierre