Centrafrique : bras de fer gouvernement-église catholique, le ministre Armel Doubane choisit son camp.
Un bras de fer qui oppose l’Église catholique et le gouvernement au sujet de la festivité du 1er décembre, fait éclater au plein jour la solidarité gouvernementale pourtant nécessaire en ce temps de crise.
En effet, dans un communiqué publié le samedi 24 novembre dernier, laCONFÉRENCE ÉPISCOPALE CENTRAFRICAINE, consternée par les attaques répétitives contre les lieux de culte et le peuple centrafricain, demande à « l’église famille de Dieu en Centrafrique, aux hommes et femmes de bonne volonté, par solidarité et dans le respect de la mémoire des victimes, de s’abstenir des festivités du 1er décembre 2018, en signe de deuil ».
Un appel ferme de l’Église catholique, apprécié pourtant par certains ministres, irrite le gouvernement qui n’apprécie pas la position prise par la CECA.
Cependant, le gouvernement, par la voix de son porte-parole le ministre Ange-Félix Kazagui, appelle « tous les acteurs, toutes les forces vives du pays à un sursaut patriotique et à se garder de toute action susceptible d’exacerber les tensions, et d’affaiblir davantage notre cohésion déjà mise à mal ».
Un appel à l’unité perdu d’avance par la prise de position de certains ministres de ce même gouvernement dirigé par le docteur Simplice Mathieu Sarandji. À l’exemple du ministre des Affaires étrangères Charles Armel Doubane qui prend ouvertement position pour son église au détriment de la solidarité gouvernementale en raison de « sa foi chrétienne » dit-il dans un échange sur les réseaux sociaux :
« Sans prosélytisme aucun, chrétien catholique que je le suis, au nom de ma foi, de la doctrine et de dogmes qui fondent cette Communauté, je réponds Oui comme au jour de mon Baptême à l’Appel des Pères Évèques Pasteurs de l’Église Catholique en République centrafricaine » , peut-on lire dans le commentaire public du ministre sur la publication de monsieur Vie de Dieu NGOKO-ZENGUET ce dimanche 25 novembre.
Un commentaire, qui passe sans aucun doute inaperçu pour bon nombre des Centrafricains, sonne comme un camouflet, un échec pour le gouvernement Sarandji décrié partout pour incompétence notoire.
D’ailleurs, cette position claire du ministre Doubane n’est pas la première du genre dans ce gouvernement. Tout récemment, l’homme a même cessé volontairement durant 30 jours de se rendre dans son bureau en protestation ferme contre la délivrance mafieuse par la Présiden
ce de la République d’un passeport diplomatique à monsieur Boris Becker, l’ancienne star du tennis allemand pour lui permettre d’échapper à la justice.
Avec cette deuxième gifle frontale, le ministre Armel Doubane a-t-il encore sa place dans ce gouvernement perdu ?
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