Centrafrique: à Berberati, le ministre des mines encourage les fonctionnaires à favoriser l’extension de l’autorité de l’état.
Bangui 26 septembre 2016
Par Eric NGABA
Les agents et fonctionnaires de l’Etat sont appelés à contribuer efficacement dans le processus de l’extension de l’autorité de l’Etat centrafricain sur l’ensemble du territoire national. A Berberati, localité située à environ 600 km à l’ouest de Centrafrique, les activités minières constituent un vecteur à travers lequel ces agents et fonctionnaires doivent prouver la présence de l’Etat pour relever le niveau des recettes publiques. Un appel pressant leur a été lancé par le ministre des mines, de l’énergie et de l’hydraulique, Léopold Mboli Fatran, lors d’une mission d’évaluation de diamants bruts effectuée le 30 août 2016 à Berberati, avec une importante délégation américaine.
L’autorité de l’Etat centrafricain est fragilisée depuis les récents conflits armés qu’a connus le pays il y a au moins 3 ans, suite au coup d’Etat militaire de l’ex coalition séléka en mars 2013. Les bâtiments administratifs sont pour la plupart vandalisées. L’insécurité accrue encore visible dans certaines régions du pays enfreint l’extension de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Durant la période de transition, le gouvernement a tenté, tant bien que mal, de redéployer les agents et fonctionnaires de l’Etat à leur poste à l’intérieur du pays et de réhabiliter certains bâtiments administratifs. Ce redéploiement a été un succès pour certaines régions, dont Sud-Ouest, mais un échec pour d’autres notamment les régions Nord-Est.
Après les élections ayant conduit à l’installation des autorités issues des urnes, l’extension de l’autorité de l’Etat a connu des avancées considérables avec la présence des agents et fonctionnaires de l’Etat que l’on aperçoit à leur poste à l’intérieur du pays en dépit de l’insécurité qui persiste. La mission conjointe des ministres des mines et des affaires sociales avec la délégation américaine à Berberati à l’ouest du pays, a permis d’interpeller les administrateurs et agents de l’Etat à s’engager dans ce processus.
Au cours d’une réunion tenue avec les autorités locales au bureau de la préfecture à Berberati, le ministre Léopold Mboli Fatran a rappelé ceux-là qui doivent marquer la présence de l’Etat, et d’aider le gouvernement à restaurer la paix dans le pays. Les activités minières, principales activités de la population de la région de Mamberé Kadéï, doivent permettre l’extension de l’autorité de l’Etat si les autorités locales se mettent à l’œuvre. Car le secteur minier rassemble toutes les classes sociales à savoir entre autres les artisans miniers, les collecteurs, les autorités locales représentant l’Etat et la population. Le ministre des mines a félicité les autorités locales pour les sacrifices consentis en vue de contribuer à la consolidation de la stabilité dans la région de Mamberé Kadéï. Il a par la même occasion attiré leur attention sur les fraudes de diamants bruts dans la région. Pour le ministre des mines, c’est le secteur minier qui apporte des sous dans la caisse de l’Etat. Il leur a montré la nécessité de faire du secteur minier un vecteur de restauration de l’autorité de l’Etat dans la région.
Cette mission conjointe de revue a permis à la délégation de toucher du doigt la situation sécuritaire stable dans cette région et la cohésion sociale qui y règne. L’occasion a permis à la ministre centrafricaine des affaires sociales et de la réconciliation, Virginie Baïkoua, d’appeler les autorités locales à aider les communautés à consolider le vivre ensemble afin de permettre le retour des personnes déplacées. Selon elle, le gouvernement se bat avec l’aide de ses partenaires pour favoriser le retour des personnes déplacées de cette région. La présence de la délégation à Berberati témoigne, a-t-elle-renchéri, de l’engagement du gouvernement dans le relèvement de la région à travers les activités minières. La mission des ministres des mines, et des affaires sociales, est une mission conjointe qui a pour objectif d’évaluer la traçabilité d’exploitation de diamants bruts dans cette zone conforme à l’exploitation définie par le Processus de Kimberley et aussi de s’enquérir de l’état de la cohésion sociale entre les communautés.