CENTRAFRIQUE : AUX REBELLES : « DITES ADIEU AUX ENGINS DE LA MORT POUR SAUVER LE PAYS ! »
Bangui, le 1 juin 2017.
Par : Joseph Akouissone.
« Même si le coq ne chante pas à l’aube, le soleil se lèvera quand même » (dicton africain)
LE SILENCE DES ARMES, LA PAIX A TOUT PRIX
Après le fracas des engins porteurs de mort ; après le tourbillon funeste qui a emporté Bangassou et Bambari ; après les gémissements de douleur et de souffrance qui sont montés de la savane suppliciée ; après toutes les tentatives, restées vaines jusqu’ici, pour parvenir à la réconciliation et à la paix, puissent enfin les armes cesser leurs crépitements sinistres ! Puissent les rebelles, ex-Sélékas et Antibalakas, choisir enfin le chemin de la sagesse et rejoindre la table des négociations !
Quelle autre issue que la paix, en effet ? Les armes doivent se taire pour laisser place à la raison. Il n’y aura ni vainqueur ni vaincu. Mais, si la raison ne prévaut pas, il n’y aura que ruine et désolation pour des populations en errance ou en exil.
Venant pour la première fois en Centrafrique, le pape François s’était adressé à tous en déclarant : « je prie pour les morts et les blessés et je renouvelle mon appel au silence des armes ». Puisse une étincelle de bon sens jaillir enfin dans le cerveau de ceux qui sèment la mort ! Puisse le pays tout entier espérer que le sang qui a tant coulé et qui coule encore tarira un jour, pour céder la place à une entente cordiale et fraternelle dans une Centrafrique apaisée !
L’ESPOIR ENFIN ?
Après les destructions, les supplices et les morts, le temps de la reconstruction et de la réconciliation est venu.
Un immense espoir étreint les Centrafricains. Les eaux du Mbomou de la Ouaka ne doivent plus charrier des cadavres : elles doivent redevenir des sources de vie. Les enfants, dont la guerre a fait des parias, doivent retrouver leurs rires et leurs jeux. Les femmes violentées, qui attendent que justice passe, doivent retrouver leur honneur. Il faut aussi que les chefs religieux partent à la rencontre de leurs ouailles pour prêcher la paix et la réconciliation. Quant aux autorités, ce sont des preuves de courage et de rigueur qu’on attend d’elles. Car, dans un pays en guerre, aucune faiblesse, aucune tergiversation ne doivent être tolérées. Ceux qui, par ambition politique et soif de pouvoir, manipulent et complotent, seront tenus pour complices des massacres.
Pour sauver une République Centrafricaine en détresse, place aux actions militaires efficaces de la part des forces internationales et des autorités centrafricaines. Il faut à tout prix stopper l’enlisement. L’espoir doit poindre à l’horizon apaisé.
UN GROUPE DE SAGES POUR UNE MÉDIATION ?
Quand deux groupes s’affrontent et se déchirent, il faut des intermédiaires pour arrêter les hostilités sanglantes. Est-ce qu’on ne pourrait pas constituer un groupe de sages pour entamer immédiatement des négociations afin de réunir les antagonistes autour d’une table ?
Il faudrait que ce groupe comprenne aussi des membres de la communauté internationale. Il serait composé de personnes insoupçonnables, humanistes et d’un sens moral rigoureux.
Ce serait un moyen de cesser de biaiser ou d’adopter des postures tonitruantes qui ne font que mener à des impasses. Car il faut bien constater que le Gouvernement actuel a montré ses limites et son incapacité à résoudre la crise. Dans l’intérêt de la nation, il serait presque nécessaire d’en changer. On constate de même que les forces internationales ne parviennent pas à sortir le pays de son enlisement et devraient sans doute adopter une autre stratégie pour y parvenir.
Les crépitements des mitrailleuses et le chant sinistre des culasses doivent cesser. Le chaos qui s’éternise a trop duré. Place, enfin, à la paix et à la réconciliation !
JOSEPH AKOUISSONNE
(31 mai 2017)