Centrafrique : Affrontement sanglant entre les combattants de la Séléka et les Anti-Balaka au village Lioto à quelques kilomètres de Bambari.
Bambari (République centrafricaine ) – Le village Lioto, situé à une centaine de kilomètres de Bambari, s’est transformé à un champ de représailles entre les combattants rebelles de la Séléka, faction UPC dirigée par l’autoproclamé général d’armées Ali Darassa, et les miliciens Anti-Balaka la semaine dernière. Plusieurs morts ont été enregistrés lors de cet affrontement.
Selon des informations recoupées par CNC, les faits se sont produits le samedi 16 novembre dernier au village Lioto, situé à une centaine de kilomètres au sud de Bambari, où plusieurs dizaines des combattants rebelles de l’UPC et des miliciens Anti-Balaka se sont affrontés durant plusieurs heures. Selon des sources locales interrogées par CNC, ce sont les éléments de l’UPC qui seraient à l’origine de ces affrontements, alors que d’autres parlent des Anti-Balaka
qui seraient les auteurs et provocateurs de cet échange musclé entre les deux groupes.
D’après un bilan encore provisoire, plus de dix personnes ont été abattues, et une vingtaine d’habitations ont également été détruites dans ces affrontements. Le village Lioto, après ces affrontements, est sous contrôle militaire des rebelles de l’UPC après la fuite des Anti-Balaka.
Ces affrontements, restés silencieux miraculeusement, n’ont donné aucun commentaire du côté des belligérants, encore moins de la part du gouvernement. Personne
ne veut commenter cette situation, l’histoire de ne pas perturber les donateurs de Bruxelles.
Pour l’heure, les populations civiles ont dû abandonner leurs habitations pour se réfugier dans la brousse ou dans des communes voisines.
À titre de rappel, les éléments de la Séléka faction UPC dirigée par l’autoproclamé général d’armée Ali Darassa, actuellement basé à Bambari, capitale provinciale de la Ouaka, n’ont pas manqué un jour de se faire parler d’eux.
Comme si ces rebelles de la Seleka sont programmés comme des robots par leur maître pour tuer tous les Centrafricains, que ça soit en interne chez eux ou en externe.
L’État-major de l’UPC, contrôlé par des mercenaires tchadiens et soudanais, n’hésite plus désormais à ordonner la torture ou l’assassinat des quelques
minorités centrafricaines d’origine de confession musulmane qui faisaient pourtant partie de ce mouvement politico-militaire.
Tout le monde se souvient encore de la torture en mars dernier de leur interprète monsieur Habib Hodi, Centrafricain d’origine. Accusé de haute trahison
après avoir introduit des journalistes, notamment Anthony FOUCHARD de RFI et Peter GWIN de national Géographic, l’interprète d’Ali Darassa a été arrêté
par les mercenaires tchadiens puis torturé durant des heures avant de se retrouver miraculeusement sur le lit de l’hôpital préfectoral de Bambari le 16 mars dernier.
Habib Hodi n’est pas le seul malheureusement à subir ce genre de traitement depuis le début d’année. On a dénombré plusieurs cas d’assassinat interne à l’UPC. On pourrait citer entre autres le cas de l’ancien Secrétaire général dudit mouvement assassiné il y’a environ quatre mois (juillet 2016) dans un affrontement interne au mouvement. Même tout récemment, quatre jeunes de l’UPC, plus précisément Hissein,Aliou,Gonikra et Charles, accusés à tort d’être des espions à la solde de la Minusca et du gouvernement, ont été eux aussi froidement abattus sur ordre de leurs chefs tchado-soudanais le 13 novembre dernier.
Pour rappel, le 18 juin 2015, le mouvement UPC avait procédé dans la localité de Bambari à des arrestations et enlèvements de plusieurs hommes ainsi que leurs familles qui sont tous de confession musulmane. Selon des informations du CNC, tous les otages sont devenus des esclaves pour servir les seigneurs de guerres. Le cas d’enlèvement et de séquestration de l’interprète de l’UPC Habib Hodi et sa famille illustre bien le mode opératoire du chef rebelle Ali Darassa et sa compagnie.
Affaire à suivre.
Gisèle Moloma
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