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Centrafrique : affaire du coup d’État en Guinée Équatoriale, les choses bougent du côté de la famille Yalo.

Centrafrique : affaire du coup d’État en Guinée équatoriale, les choses bougent du côté de la famille Yalo.

 

 

 

 

 

Bangui, le 16 janvier 2018.

Par : Thierry Simbi, CNC.

 

le 28 décembre 2017 : des putschistes sont arrêtés à la frontière Sud du Cameroun…

 

Les autorités équato-guinéennes ferment de façon unilatérale la frontière de leur pays avec le Cameroun. Cette décision fait suite à l’arrestation par la Police camerounaise d’un commando d’une quarantaine de personnes qui transportaient des armes et des tenues militaires à bord d’un autocar se dirigeant vers la Guinée-Équatoriale. Ces éléments sont arrêtés à la frontière de Kyé-Ossi, ville frontalière dans la région du Sud du Cameroun. Ils sont armés, en tenues militaires, des cagoules et sur chacun d’eux, après fouille, une somme de presque 2 millions de FCFA. Les forces de sécurité camerounaises saisissent notamment cinq lance-roquettes, 1 MAG (une mitrailleuse de guerre) et 2570 munitions, tous calibres confondus. Alors que les enquêtes avaient commencé à Ebolowa au Sud du Cameroun, sur hautes instructions de Paul Biya, ces individus interpellés ont été acheminés sur Yaoundé pour des enquêtes plus appropriées. Ces éléments en tenue avaient pour projet de passer la frontière équato-guinéenne à Kyé-Ossi, pour soutenir un putsch contre le régime de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

 

 

9 janvier : Touadéra convoqué à Malabo…

 

Selon les services de sécurité du Cameroun, de Guinée-Equatoriale et de France, Bangui aurait servi non seulement de base arrière dans le montage du complot déjoué par Malabo mais aussi de lieu de recrutements de certains éléments à cette tentative de putsch avortée. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo apprend aussi que se trouveraient des proches de Faustin Archange Touadéra parmi ceux qui ont voulu renverser son pouvoir, il en piqua une colère noire et l’accueil à Malabo fut glacial. Car parmi l’équipe d’apprentis putschistes arrêtés se trouvent Ahmed Yalo dit « Dada », le petit frère de Sani Yalo, ainsi que l’aide de camp de ce dernier. C’est la principale raison pour laquelle les autorités de Guinée-Equatoriale soupçonnent Sani Yalo et même Touadéra d’avoir été au courant des projets de putsch…Teodoro Obiang Nguema Mbasogo convoque alors Touadéra à Malabo pour des explications. Paniqué, le Président centrafricain voulait initialement envoyer son Ministre des Affaires étrangères Charles-Armel Doubane mais les autorités Équato-guinéennes insistèrent pour l’entendre personnellement. Touadéra fit donc le déplacement malgré lui du 9 janvier.

 

 

10 Janvier : les préparatifs du putsch déjoué…

 

Agapito Mba Mokuy, ministre des Affaires étrangères de la Guinée équatoriale fait savoir que cette tentative aurait été préparée en France, sans que Paris n’y soit mêlée de près ou de loin et que des mercenaires tchadiens, soudanais et centrafricains.

 

 

12  Janvier : le ministre de la sécurité Equato-Guinéen enquête à Bangui…

 

Le ministre de la Sécurité nationale, Nicolas Obama Nchama est dépêché à Bangui pour complément d’enquête dans cet épineux dossier de coup d’Etat déjoué.

 

 

13 janvier 2018 : extradition des putschistes de Yaoundé, au Cameroun, à Malabo en Guinée Équatoriale.

 

 

Implication de la famille Yalo…

 

Les relations troubles entre les Yalo et certains officiers Equato-Guinéens ont débuté lorsque Danzoumi Yalo a ouvert en 2015 un motel dans le quartier 36 villas. Ce motel a accueilli des officiers du contingent Équato-Guinéen détaché en Centrafrique. Ces relations se sont ensuite approfondies via des rendez-vous qui ont ensuite eu lieu à l’hôtel Hilton de Yaoundé, Madrid, Paris et l’hôtel Ledger Plazza de Bangui.

 

Hawa Yalo, sœur de Sani Yalo séjournait d’ailleurs régulièrement audit motel, de Danzoumi son frère, lorsqu’elle descendait à Bangui. Elle se serait même acoquinée avec deux officiers Equato-Guinéens. Ces derniers ont-ils participé à la tentative de putsch du 28 décembre ? On ne le sait pas à ce stade.

 

Ahmed Yalo dit « Dada », petit frère de Sani Yalo arrêté le 28 Décembre dernier. Envoyé au Tchad en formation à l’école des officiers en 2011 à N’Djaména, au Tchad, il y étudia jusqu’en 2014. Sa formation terminé, il s’envole pour la France et obtient le statut de réfugié, arguant être en danger s’il retournait en Centrafrique, puisqu’il fut envoyé dans cette école du temps de Francois BOZIZÉ, entre-temps déchu. Il s’établit dans les Hauts-de-Seine, chez SA grande sœur Hawa Yalo, avant de prendre un studio dans le même immeuble, quelques temps avant sa série de va-et-vient entre Paris-Yaoundé-N’Djaména. À Paris il était rapidement devenu le lien avec des éléments Equato-Guinéens en exil en Europe, essentiellement Espagne et France.

 

Kiki Yalo et Danzoumi Yalo deux autres frères de Sani Yalo sont eux aussi impliqués. Officiellement résidant dans le Maine à Angers, positionné par son grand frère Sani Yalo Représentant des Transporteurs Centrafricains au Conseil Économique et Social, le Conseiller Économique Kiki Yalo est actuellement en France.

 

Échappé miraculeusement du coup de filet Camerounais, Kiki Yalo avait pu joindre Bangui où, soutenu par Sani Yalo, il a pu regagner la France, avec pas moins de 15 millions de FCFA (22800 Euros).

 

Danzoumi Yalo surnommé colonel « Daz », fut un bras droit de Bozizé en 2003, puis ensuite responsable de la sécurité rapprochée de Bozizé. Sous la responsabilité de Danzoumi, Kiki Yalo procéda au recrutement des éléments Centrafricains ayant participé à cette aventure dans le rang des FACA. Dada était lui en lien direct avec l’opposition équato-guinéenne en exil en Europe et a directement pris part à la tentative de putsch déjouée.

 

Sani Yalo qui s’est d’ailleurs rendu à Londres et Paris mi-Décembre était forcément informé des entreprises de ses frères Dada, Danzoumi et Kiki Yalo. Pour preuve le passage à Bangui, au Ledger Plaza Hôtel dans la suite présidentielle de l’un des comploteurs Équato-Guinéens. Sans compter qu’il n’est d’ailleurs de secret pour personne que les Yalo ont toujours entretenu aussi des liens étroits avec des éléments armés tchadiens…

 

 

Touadéra et Meckassoua eux aussi mouillés ?

 

La tentative de putsch avortée aurait été dirigée par un général équato-tchadien proche de Gabriel Nse Obiang Obono. Meckassoua (via Danzoumi Yalo) et Touadéra (via Sani Yalo) ont rencontré ce personnage proche de l’opposition Equato-Guinéenne lors de son passage à Bangui en Décembre dernier. Ce général a d’ailleurs financé une large partie du mariage de Sani avec Jeanne Lebouder qui a eu lieu en 2017… Etaient-ils alors au courant du projet de coup d’Etat que celui-ci préparait ? Rien ne permet de l’affirmer à ce stade. Toutefois, l’on a pu voir « Daz » au Cabinet de Meckassoua à l’Assemblée Nationale à de très nombreuses reprises ces derniers jours et l’on sait que Meckassoua a dernièrement fait quatre ou cinq jours à N’Djamena…

 

 

Le président équato-guinéen attendu au Cameroun

 

Il se prépare actuellement la visite prochaine du président Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo à Yaoundé. Le chef de l’Etat Equato-guinéen voudrait remercier son homologue camerounais, Paul Biya, dont les services de sécurité ont réussi à déjouer un coup d’état qui se préparait contre lui.

 

Des avocats et des marabouts commis par la famille Yalo…

 

Maître Mathias Barthélémy Morouba, l’avocat centrafricain spécialiste des droits de l’homme, est mandaté par la famille Yalo dans ce dossier impliquant personnellement Dada Yalo.  Guy Simplice Kodégué, un ancien ministre de Michel Djotodia, qui prétend avoir de fortes relations à la Présidence Camerounaise, prête aussi ses services à la famille, laquelle a même fait appel à des marabouts censés les protéger dans cette période trouble…

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