Centrafrique: Abdoulaye Hussein et 30 de ses éléments sont arrivés à Ndélé.
Bangui, le 13 septembre 2016. 10:21′.
Par: Gisèle MOLOMA.
Depuis le 12 août 2016, la date du départ négocié d’Abdoulaye Hussein de Bangui et sa bande armée basée au Km5, des rumeurs folles enflent partout faisant état de sa blessure voir de sa mort dans Le 12 août dernier, Abdoulaye Hussein, le patron de la CPJP, ancien ministre, ex-conseiller et bras armé de l’ancien président François Bozizé, avait quitté Bangui, accompagné d’une centaine de ses éléments armés vers 22h pour sa ville natale de Ndélé. Au cours de leur périple pourtant négocié et obtenu par le président TOUADERA, son cortège de la mort a été plusieurs fois attaqué, et à Damara par certains éléments des Force Armée CentrAfricaine non informés de ce mouvement, et à quelques kilomètres de Sibut FACA par les Forces des Nations-Unies stationnées à Sibut. Durant ces escarmouches, Abdoulaye Hussein, un guerrier rebelle avait perdu plusieurs de ses éléments, d’autres ont été capturés vivants ou blessés.
Contacté par CNC, l’un des éléments d’Abdoulaye Hussein arrivé à Ndélé avec son chef sain et sauf mais visiblement épuisé, nous à expliqués qu’ils étaient 130 éléments lourdement armés, en plus de leur chef Abdoulaye Hussein, à quitter Bangui cette nuit du 12 août dernier. Arrivée à Kaga-Bandoro quelques jours plus tard, ils se sont retrouvés avec seulement 72 combattants. Les 58 autres combattants ont été soit tués soit capturés soit perdus en brousse. Selon ce même élément, d’autres combattants blessés ont perdu leur vie dans la forêt faute des soins appropriés.
Apres quelques jours de replis à Kanga-Bandoro, ils ont décidé de poursuivre leur pèlerinage jusqu’à Ndélé, toujours par la brousse. En quittant, ils étaient 68 combattants et à l’arrivée 31 combattants. Les autres vont les rejoindre bientôt à Ndélé.
Ce détail a été confirmé par le chef de convoi, l’ancien Ministre Abdoulaye Hussein qui, visiblement très choqué et énervé, accuse le président TOUADERA de haute trahison. Selon lui, sa sortie de Bangui a été l’œuvre du président TOUADERA et de son gouvernement. Mais c’est incompréhensible qu’il positionne en route des femmes soldates pour l’attaquer. Le Patron de la CPJP, pour conclure, déclare ne pas se reconnaitre dans le DDR forcé de Monsieur TOUADERA et a promis de revenir à Bangui non pas par la grande route mais par une voie inconnu, s’il n’arrête pas avec la politique de roublardise du Knk.
À Ndélé, c’est un soulagement général constaté, les habitants de cette ville disent prendre acte du retour d’Abdoulaye Hussein chez lui.
Du côté des nouvelles Autorités du pays, c’est le silence total.
Abdoulaye Hussein est un ancien Chef d’Etat-major de la CPJP, une rébellion créée en 2006 par l’ancien Ministre des Mines le feu Charles Massi, exécuté dans des conditions encore non élucidées. Après la mort de ce dernier. Ni , il reprend la direction du mouvement et a été nommé Ministre de la Jeunesse par l’ancien président François BOZIZE, puis Conseiller dans son cabinet. Il a été ensuite plusieurs fois utilisé tant militairement que politiquement par l’ancien président BOZIZE et son entourage pour combattre la rébellion de la Séléka alors en gestation. A ce titre, il faisait partie de l’Alliance dite « Politico-militaire non combattante » avec Jean Jacques DEMAFOUTH de l’APRD et André Ringui Le GAILLARD de la FDPC d’un autre Aboudalaye dit MISKINE qui soutenait François BOZIZE dans les pourparlers de Libreville de janvier 2013. Il avait rejoint le rang de la coalition Séléka en mars 2013 après la prise du pouvoir de cette dernière en prêtant allégeance en guise de fête à l’un des groupes rebelles, le FPRC du général Nourredine Adam. Après la perte du pouvoir de la Séléka, le sieur Abdoulaye Hussein est maintenu dans la gestion du pays au côté de Madame Catherine Samba-Panza, l’ancienne Présidente de la transition. Mais depuis la fin de la transition en mars dernier suite à l’élection controversée de l’un des cadres de KnK à la Présidence de la République, Abdoulaye Hussein se retrouve sur le banc de touche et n’aurait pas vu d’un bon œil le retour en masse des proches de l’ancien président François Bozizé au pays qui peuvent lui faire avaler le fruit, selon eux, de sa politique de l’autruche d’alors. Il a finalement résolu de rebrousser chemin le 12 août dernier avec une bonne partie de ses éléments.
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