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Centrafrique : À QUI PROFITE L’INDÉPENDANCE DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

 

 

Centrafrique : À QUI PROFITE L’INDÉPENDANCE DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

 

 

Bangui, 26 juillet 2018 )CNC) –

 

ÊTRE CENTRAFRICAIN SANS PROFIT OU REDEVENIR FRANÇAIS COMME

LE SOUS-ENTENDENT LES ACCORDS 1958 DANS LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE?

MANIFESTE

 

 

L’Oubangui Chari, aujourd’hui République centrafricaine était un territoire d’outre-mer, colonie française, faisant partie des quatre membres constituant l’« Afrique-Équatoriale Française », AEF.

 

Pour l’accession à l’Indépendance du Pays, le Général de Gaulle avait proposé deux mesures qu’il avait soumises au référendum en 1958, à savoir :

  • indépendance dans la Communauté française. Était à voter « OUI » au Général de Gaulle;
  • indépendance totale, sortir de la Communauté française. Était à voter « NON » au Général de Gaulle.

 

Ainsi, le 28 septembre 1958, le peuple oubanguien avait voté « OUI » par plébiscite (98,01%) au

Général de Gaulle.

C’est ainsi que l’Oubangui Chari a accédé à l’indépendance au nom de la République centrafricaine, telle qu’avait préconisé le Président Barthélemy BOGANDA.

 

L’indépendance de la République centrafricaine dans la Communauté française qui est simplement le prolongement de l’administration française avait suscité grandement l’espoir et l’engouement du peuple centrafricain d’une manière indescriptive; des chansons populaires de toutes sortes faisaient étalage de cette émancipation.

13 Août 1960, la République centrafricaine est indépendante

L’indépendance de la République centrafricaine a été solennellement proclamée par Monsieur DAVID DACKO, Président du gouvernement, le 13 août 1960, en présence de la Délégation française dirigée par Messieurs MALRAUX et FOYER, et des représentants des autres États de la Communauté et des puissances étrangères.

Quelques heures auparavant s’était déroulée la cérémonie de l’échange des instruments de ratification des accords d’indépendance, cérémonie au cours de laquelle Monsieur MALRAUX rappela les relations fraternelles qui ont toujours existé entre les peuples de France et la République centrafricaine, avant de lire le message du Général DE GAULE assurant la jeune République de la franche et amicale coopération de la France. Puis le Président DACKO souligna l’attachement de son pays à la Communauté et à la France, qu’il remercia pour tout ce qu’elle a fait pour la République centrafricaine.

Après la proclamation de l’indépendance, Monsieur ADAMA TAMBOUX, Président de l’Assemblée législative, après avoir rendu hommage au Général DE GAULE et à BARTHÉLEMY BOGANDA, déclara : «Nous disons à la France que nous acceptons chez nous sa présence, que nous faisons du français notre langue, que nous mettons à la disposition de ses armées cette remarquable plate-forme stratégique qu’est le Centre du Continent africain, que notre voix qui se fera entendre dans le concert des Nations se joindra toujours à la sienne pour défendre la liberté, la justice et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

 

« Nous voici enfin égaux en droit, disait de son côté Monsieur DACKO, répondant aux vœux de Monsieur MALRAUX, aujourd’hui, l’histoire donne raison à BOGANDA. Grâce à l’honnêteté de la France, nous accédons à cette heure historique à l’indépendance sans effusion de sang, mais dans la paix, le calme et l’amitié avec les Français ».

 

L’Assemblée législative de la République centrafricaine a voté à l’unanimité, le 14 août 1959, le projet de loi conférant au Président du Gouvernement, Monsieur. DAVID DACKO, les titres et prérogatives de Chef de l’État.

Les accords de coopération entre la France et la République centrafricaine ont été signés le 13 août par Messieurs DACKO et FOYER. Ces accords concernent : la participation du Nouvel État à la Communauté, la Défense, la Culture, l’Enseignement, la Monnaie et les Affaires étrangères.

 

Eu égard à tout ce qui précède, très rapidement la République centrafricaine a pris une déviation et rentre dans une crise, convulsion sans pareille. L’espoir et l’engouement nourris par la population qui venait de sortir de la colonisation pour une nouvelle ère politique s’estompent et volent en éclat. L’instabilité s’instaure avec ses différentes crises et crée la valse de succession des dirigeants, en guise d’alternance pour tenter de stabiliser le pays, mais hélas ! En 58 ans d’indépendance, le pays a connu successivement 10 Présidents de la République : de Barthélemy BOGANDA à David DACKO à Jean-Bedel BOKASSA à David DACKO 2 à André KOLIMGBA à Ange Félix PATASSÉ et à François BOZIZÉ, Djotodia, SAMBAPAMZA, TOUADERA …

 

Face à l’indécision des Centrafricains à prendre la destinée de leur pays en mains de concert avec la France telles que les accords de 1958 le prévoient, ils la délaissent sous prétexte de souveraineté qui ne profite qu’aux politiciens abandonnant le peuple. Cependant la France, garante des Institutions centrafricaines n’en déchante pas, elle se résigne à rallonger l’aide budgétaire, matérielle et la défense du territoire. Alors que nos accords ne limitent pas la France seulement à ces missions. À vrai dire, ces missions relèvent du cadre humanitaire de la politique étrangère de la France; en ce qui nous concerne, elles devraient être plus étoffées si nous avions appliqué pleinement les accords de 1958.

 

La chute de l’Empereur BOKASSA, les rébellions qui ont attiré des hommes en armes du Tchad, du Congo-RDC et du SOUDAN en Centrafrique, pour piller et tout emporter, des mutineries à répétions, des mouvements des Braconniers, coupeurs de route, des contrôles intempestifs des militaires ou des hommes en treillis aux barrages pour oboles, des grèves perlées, et surtout la politique affairiste des dignitaires et ses maffieux, ont plongés la RCA dans un bourbier et l’amène à se comporter en un État voyou. En ne voyant pas clairement l’ampleur de la manifestation négative des Centrafricains et de la Communauté internationale par rapport à leur attitude désinvolte, des malfaiteurs se préparent activement pour des mandats d’actions maffieuses.

La Centrafrique n’est pas une société concessionnaire des Maffieux, la France doit s’engager pleinement aux côtés de la République centrafricaine en vue de l’aider à contrôler son destin.

 

    • Attendu que cet appel n’est pas politique, mais plutôt une réaction pour alterner l’entente traditionnelle (relations bilatérales) entre la France et la République centrafricaine;
    • Considérant la déviation politique de la RCA est la souffrance du peuple centrafricain;
    • Attendu que la République centrafricaine est une ancienne colonie française;
    • Attendu que le peuple centrafricain a voté massivement ‘’oui’’ au général DE GAULLE au referendum de 1958 pour l’accession à l’indépendance;
  • Attendu que la République centrafricaine a accédé à l’indépendance dans La Communauté  

 

  • Française sans effusion de sang;
  • Attendu que les dispositions du referendum de 1958 lient étroitement la République centrafricaine à la France en vue d’œuvrer ensemble;
  • Considérant la souveraineté du peuple centrafricain, qu’en cas de crise grave de l’État, il dispose du droit de faire recours à la France;
  • Persuadés que la France est sensible à la précarité et à la dérive de la République

 

    •             Centrafricaine et qu’elle peut l’aider à retrouver la paix, la stabilité et la concorde nationale;
  • Convaincue que cet appel pressant des Centrafricains fait à la France est la seule voie honorable de sortie de crise de la RCA et doit être mené jusqu’à terme pour une solution pacifique et durable;
  • Nous Centrafricains, guidés par un patriotisme effréné de sauvegarde de notre patrie en dérive, décidons d’activer la « relance des accords de 1958 » en fin de juguler la crise actuelle en République centrafricaine.

 

 

 

 

 

Thierry Cyprien M’PONDO

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