à Bocaranga, des extorsions aux barrières des forces de l’ordre plongent la ville dans le chaos
Bangui, 11 septembre 2023 (CNC) – Dans une République Centrafricaine déjà fragilisée par des années de conflit, la ville de Bocaranga se retrouve plongée dans le chaos en raison des extorsions incessantes qui se déroulent aux barrières des forces de l’ordre. Tandis que le premier ministre Félix Moloua et son gouvernement promettent des mesures pour lutter contre les rackets routiers, la réalité sur le terrain continue de s’aggraver pour les habitants de la ville.
L’axe Bocaranga-Mbaïmboum, distant de 85 kilomètres, est devenu le théâtre de multiples tracasseries policières et d’exactions perpétrées par des militaires en fonction dans la région. Ces forces de l’ordre imposent des taxes illégales à la population locale, une pratique qui entrave non seulement le bon déroulement de l’économie locale mais entrave également la libre circulation des biens et des personnes.
Les plaintes affluent de toutes parts. Les commerçants en provenance des marchés hebdomadaires sont particulièrement touchés par les extorsions pratiquées aux différentes barrières routières menant à la ville de Bocaranga. Pauline Carré, vendeuse d’arachides au marché de Loura, situé à 45 kilomètres de Bocaranga, exprime son désarroi : “J’exhorte les autorités à régler cette affaire de barrières illégales. À l’approche de la rentrée scolaire, qu’est-ce que nous allons faire pour la scolarisation de nos enfants ? Cette pratique affecte gravement les activités commerciales dans la ville de Bocaranga. Les commerçants sont contraints d’augmenter les prix de leurs marchandises pour couvrir les sommes versées aux forces de l’ordre.”
Les habitants de la région rapportent également des difficultés croissantes liées aux taxes routières. Béla Armel Dunga, commerçant, explique : “Je rencontre d’énormes difficultés sur l’axe de Loura. Je prends ma moto pour venir ici et réaliser mes affaires. Cependant, je dois payer de nombreuses taxes à l’entrée et à la sortie de la route, ce qui entrave ma prospérité commerciale.”
Pire encore, certaines sources affirment que ceux qui refusent de verser des sommes allant de 500 à 1000 francs à chaque barrière sont victimes de violences physiques. Le détachement des Forces Armées Centrafricaines (FACA) de Bocaranga ne semble pas disponible pour répondre aux préoccupations de la population.
Les autorités locales tirent la sonnette d’alarme sur ces dangers. Marcel David Kui, conseiller municipal, explique : “À ce jour, les gens ont peur d’emprunter l’axe en raison de ces barrières illégales. Souvent, il n’est pas nécessaire de présenter une carte nationale d’identité, mais si un commerçant achète des produits ici et qu’il n’a pas d’argent à verser à la barrière, il subit des violences physiques.”
Cette tracasserie policière s’ajoute aux souffrances de la population de Bocaranga, déjà en proie à l’insécurité. Les prix des denrées alimentaires ont grimpé en flèche, impactant négativement le pouvoir d’achat des ménages et le panier de la ménagère. Dans de telles conditions, il est difficile d’imaginer une relance économique locale.
Face à cette situation, il est impératif que les autorités centrafricaines prennent des mesures concrètes pour mettre fin à ces extorsions aux barrières routières de Bocaranga. Des sanctions sévères à l’encontre des forces de l’ordre fautives pourraient être un premier pas vers la restauration de la confiance des citoyens et la normalisation de la vie économique dans la région. Il est temps d’agir pour rétablir la paix et la stabilité dans cette partie du pays déjà meurtrie par des années de conflit.
Par Fortuné Bobérang
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