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Le gourou abattu était à la tête de la bande armée qui a tenté une incursion sur le sol camerounais le 22 septembre 2014. C’était dans l’optique de faire libérer des assaillants anti-Balaka interpellés. Peurs sur la frontière Cameroun-Rca.
Un rebelle centrafricain abattu. C’est le bilan officiel des échanges de tirs survenus dans la matinée du 22 septembre 2014, entre les forces camerounaises et les rebelles centrafricaines dans la zone frontalière de Ngaoui. Ce jour-là, les populations sont réveillées par des bruits inhabituels. « On a été réveillé par des coups de feu très tôt le matin (22 septembre 2014, Ndlr) les gendarmes nous ont demandés de rester à l’abri à la maison », relate un habitant de Ngaoui. Selon les explications du sous-préfet de la localité, «les rebelles ont voulu entrer de force au Cameroun, ouvrant le feu sur nos éléments en poste au niveau de la barrière (…) après l’assassinat d’un Camerounais les tensions des populations camerounaises ont conduit à l’interpellation de quelques rebelles suspectés», a indiqué Garga Diguir. La situation a dégénéré. Les violences de Ngaoui (échanges de tirs) à longueur de journée se sont soldées par la mort d’un chef rebelle. Ce dernier étai décrit comme le «bras droit» du chef des anti-Balaka, le général Ndala. «Son corps a été inhumé à Ngaoui. Les autres rebelles ont fui en direction de la Rca. Nous sommes sur nos gardes, il se pourrait qu’ils reviennent à la charge contre les forces camerounaise et même les populations », redoute une source militaire.
Dans la nuit du 17 au 18 septembre, une bande de rebelles anti-balaka munis d’armes lourdes a froidement abattu un commerçant du nom d’El Hadj Nana Oumarou. L’homme d’affaire très connu dans la zone transfrontalière s’était rendu en Rca pour suivre ses affaires commerciales. El Hadj Nana Oumarou est tombé dans une embuscade dressée par une colonne qui en voulait sans doute à ses biens. «Ils lui ont demandé de s’arrêter mais l’homme d’affaire a refusé. Lorsqu’il a voulu s’éloigner abord de sa moto, les rebelles lui ont tiré deux (02) balles derrière la tête», relate un habitant de Ngaoui.
La dépouille du Camerounais assassiné a été remise au sous-préfet de Ngaoui où ses obsèques ont eu lieu. «Je peux vous assurer que le calme est revenu à Ngaoui après ces évènements très regrettables. Les forces de l’ordre assurent la garde et les populations vaquent à leurs occupations». Ce que le sous-préfet de Ngaoui ne dit pas c’est que la psychose s’est emparée des habitants de la localité qui n’excluent pas un retour en force d’autres bandes armées des anti-balaka. «Maintenant que leur sous-chef a été tué, on a peur qu’ils reviennent le venger en enlevant ou en tuant des Camerounais». Cette peur de représailles a déjà obligé l’organisation internationale Fairmed (Médecin sans frontière) à faire évacuer ses agents en poste à Ngaoui auprès des refugiés.
Aux dernières nouvelles, le commandant du 5e secteur militaire terrestre a effectué une descente à Ngaoui où du renfort militaire est mobilisé. L’affaire est visiblement prise au sérieux au moment où neuf (09) compatriotes sont toujours retenus captifs par ces milices rebelles de l’autre côté de la frontière à l’Est. La situation est d’ailleurs très tendue de ce côté (notamment à Garoua-Boulaï) depuis les attaques de rebelles armés centrafricains revendiquant la libération de leur guide, Abdoulaye Miskine. Les autorités camerounaises y ont également déployé du renfort. Non sans demander aux populations des zones transfrontalières de trouver refuge ailleurs. Peurs sur l’Adamaoua et l’Est.
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