Le procureur général de la République du Burundi Sylvestre Nyandwi, et le président de la Cour suprême François Nkezabahizi viennent d’ordonner la saisie, « avec effet immédiat », des immeubles et propriétés appartenant à 32 putschistes, a appris Anadolu d’une déclaration conjointe, publiée mercredi soir.
« Les biens meubles et immeubles se trouvant sur le territoire national des personnes dont les noms suivent sont saisis : Niyombare Godefroid, Busokoza Bernard, Alexis Sinduhije, Pacifique Nininahazwe, Patrick Ndikumana, Vital Nshimirimana, Pontien Gaciyubwenge… », peut-on lire dans le document.
Les personnes ciblées sont accusées de participations à la tentative de coup d’Etat du 13 mai 2015.
Leurs biens saisis doivent être versés dans «le patrimoine de l’Etat».
Il s’agit des biens appartenant aux politiciens de l’opposition, aux défenseurs des droits de l’homme et aux journalistes.
La plupart vit en exil et d’autres sont en prison au Burundi.
L’opposition radicale a immédiatement réagi qualifiant cette décision de «pillage systématique des personnalités de l’opposition, des grandes figures de la Société civile et des journalistes des médias indépendants».
Pour rappel, une tentative de coup d’Etat a été perpétrée au Burundi le 13 mai 2015. Elle était dirigée par le Général Godefroid Niyombare, ancien chef du Service des renseignements (SNR).
Ce coup d’Etat manqué est intervenu trois semaines après le début des manifestations populaires suite à la décision du Président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat jugé illégal.
Le putsch n’a cependant pas fait long feu et a rapidement été étouffé par les militaires loyalistes du régime.
Mais depuis lors, le Burundi reste secoué par une grave crise, émaillée de violences.
Plus d’un millier de personnes ont été tuées et plus de 350.000 autres ont déjà fui le pays, selon le rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés publié le 30 avril 2019.