AA/ CNC
Une centaine de jeunes a parcouru les rues de Ouagadougou, dans la nuit de mardi à mercredi, après l’adoption par le gouvernement burkinabè d’un projet de loi sur un référendum qui permettra à l’actuel président, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, de se présenter à l’élection de novembre 2015.
Le trafic sur l’avenue France-Afrique a été bloqué, aux environs de 3h du matin, par une centaine de jeunes qui contestait la décision gouvernementale, a observé Anadolu.
Des négociations avec la police ont, toutefois, permis de débloquer l’avenue dans le calme, après la formation d’un long bouchon. Aucun désagrément n’a été déploré en dehors des pneus brûlés.
Selon des informations recueillies sur place par la presse burkinabè, les manifestants ont déclaré vouloir “tout paralyser” pour que le président Compaoré, comprenne qu’ils sont “opposés à un pouvoir à vie”.
Le conseil extraordinaire des ministres burkinabé, avait adopté, mardi, un projet de loi permettant la révision de l’article 37 de la Constitution, qui rendra possible la candidature à l’élection présidentielle de 2015 de l’actuel chef d’Etat Blaise Compaoré.
« Nous sommes satisfaits que le Gouvernement prenne cette décision », s’est réjouit, Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP-parti au pouvoir), dans une déclaration, mercredi, à Anadolu.
Selon lui, le Gouvernement a répondu à l’ensemble des sollicitations des associations, structures et instances du parti en prenant la décision d’engager un processus de “départage des Burkinabè sur des questions politiques d’importance”.
Le projet de loi sera soumis, dans une date ultérieure, à l’Assemblée Nationale (chambre basse du Parlement) pour adoption. L’opposition prévoit, pour sa part, des mesures de riposte.
Bénéwendé Sankara, président parti l’Union pour la renaissance/ parti sankaraiste (UNIR/PS-opposition) a déclaré, mercredi à Anadolu, que cette décision est une “reculade du pouvoir”. Pour lui, le président Blaise Compaoré n’avait “pas joué franc jeu” lors du récent dialogue entre opposition et majorité.
« En réalité, il [Blaise Compaoré, ndlr] ne voulait pas de dialogue, il était plus pressé d’y mettre un terme pour pouvoir aller de l’avant dans son projet de modification de la Constitution.» a-t-il déclaré.
Une source proche du chef de fil de l’opposition, Zéphrin Diabré, leader de l’UPC (Union pour le Progrès et le Changement-opposition), a déclaré à Anadolu que l’opposition prévoit l’appel à la désobéissance civile et l’organisation d’un grand meeting le mardi 28 octobre.