Brigade d’Intervention ou Brigade de l’Échec : Une Mesure Désespérée
Depuis presque sept ans, jour pour jour, le projet Kwa Ti Kodro initié par Touadéra est un échec retentissant. En dépit de l’existence de la police municipale, le président se mêle de la gestion des marchés de Bangui, révélant l’inefficacité totale de ses politiques.
Bangui, 19 juin 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Pour lutter contre l’insalubrité et l’incivisme de certains commerçants dans les marchés publics, le gouvernement a mis en place une brigade d’intervention et de répression (BIR) à Bangui. Cette brigade, composée d’une cinquantaine de jeunes du quartier, est installée au marché Combattant dans le 8e arrondissement. En les affublant de gilets orange marqués « Brigade Kwa Ti Kodro, 8e arrondissement », le gouvernement tente de masquer l’échec retentissant du projet Kwa Ti Kodro.
Chaque jour, les membres de cette brigade se déploient en deux groupes sur le terrain. Toutefois, ce lundi 17 juin 2024, à 12h, le groupe A a relevé le groupe B. Matraque en main, ils suivent les directives de leur responsable :
« Si on rencontre quelqu’un qui occupe la chaussée, quelles que soient les raisons, on va le déguerpir ». Une mesure qui souligne l’incapacité de la mairie, dirigée par le beau-père de Touadéra, monsieur Emile Nakombo, à maintenir l’ordre et la propreté dans la ville depuis huit ans.
Fatou, membre de la BIR, explique que leur objectif est de déguerpir les vendeurs qui occupent anarchiquement les abords des routes et d’orienter les piétons sur les trottoirs pour éviter les accidents. Cependant, cette initiative ne parvient pas à masquer les défaillances structurelles : « C’est pour éviter les accidents de la circulation qu’on demande à tous de passer derrière les piquets, pas sur la grande voie. Les commerçants doivent aussi respecter cela. Notre principe, c’est de ne pas brutaliser les gens. Si certains commerçants ou passagers sont en tête, on fera appel à la police ou à la gendarmerie », précise-t-elle.
L’avenue des Martyrs, notamment entre le croisement du 8e arrondissement et l’aéroport international Bangui Mpoko, est désormais dégagée et moins saturée. Cependant, la réalité est tout autre.
Les passants, comme cette femme venue s’approvisionner en produits de première nécessité, apprécient l’initiative en surface : « Nous marchons aisément sur la voie et j’ai trouvé presque tout ce que je venais acheter, sauf les oignons, autrefois étalés sur la chaussée ». Mais la satisfaction est de courte durée, car les problèmes persistent en profondeur.
Cependant, certains commerçants, comme ce vendeur de poulet, expriment leur mécontentement :
« Avant nous étions nombreux, c’est pourquoi on vendait sur les chaussées. Nous apprécions l’initiative de Kwa Ti Kodro, mais déplorons d’être installés plus loin du goudron ». Une critique qui met en lumière l’inefficacité de la brigade et l’absence de solutions durables.
En plus de veiller à la libre circulation, la BIR nettoie chaque soir les abords de la route menant à l’aéroport. Mais ces efforts sont vains face à l’incompétence généralisée du gouvernement. Le président Faustin-Archange Touadéra salue les impacts positifs de ces jeunes et envisage d’étendre cette initiative à d’autres marchés de Bangui. Pourtant, ses déclarations sonnent creux :
« Ce n’est pas un déguerpissement. C’est pousser la population à respecter un espace de sécurité. Les gens ne doivent pas vendre sur la voie publique, il y a des normes à respecter ». Des propos qui contrastent avec la réalité du terrain où la saleté et le désordre règnent en maîtres.
Touadéra appelle à la discipline pour maintenir une bonne circulation et une meilleure santé publique. Mais après presque une décennie d’inaction et de gestion défaillante, ces appels à l’ordre ne sont qu’un écran de fumée. Le président espère que cette initiative sera prochainement mise en œuvre dans d’autres arrondissements tels que Gobongo, Pétevo et Wango, mais l’histoire récente laisse peu de place à l’optimisme.
Le projet Kwa Ti Kodro, au lieu d’apporter une solution durable, s’est transformé en un symbole de l’échec total des politiques de Touadéra, où les mesures désespérées ne parviennent qu’à masquer temporairement les profondes lacunes de gestion et de gouvernance.
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