Bria : la cité des diamants est désormais entre richesses et turbulences
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Située à 595 kilomètres au nord-est de Bangui, Bria, chef-lieu de la préfecture de la Haute-Kotto, incarne le paradoxe d’une ville aux ressources abondantes mais au développement contrarié. Cette ancienne perle du diamant centrafricain traverse une période de profondes mutations.
Les trois communes qui composent la préfecture de la Haute-Kotto, Bria, Daba-Nydou et Daho-Mboutou – constituent un territoire stratégique entre le nord et l’est du pays. La ville, autrefois symbole de prospérité grâce à ses gisements diamantifères, voit aujourd’hui son économie traditionnelle bouleversée.
Le sous-sol de Bria regorge toujours de richesses, mais la population n’en tire plus les mêmes bénéfices qu’auparavant’, témoigne un ancien artisan minier qui requiert l’anonymat. L’exploitation artisanale, jadis source principale de revenus pour des milliers de familles, subit des restrictions fermes.
Les mercenaires russes du groupe Wagner, présents depuis 2018 dans le pays, ont modifié la dynamique locale. ‘L’accès aux sites miniers traditionnels devient plus compliqué. Les mercenaires russes ont fermement interdit à tous les jeunes de faire ces activités minières. Mais les artisans, de leur côté, doivent s’adapter ou abandonner leur activité’, explique un commerçant local. Cette présence militaire, si elle apporte une certaine stabilité de façade, transforme profondément le tissu économique de la Haute-Kotto.
Un ancien collecteur de diamants décrit la situation : ‘Avant, la ville vivait au rythme des découvertes. Chaque nouvelle pierre précieuse faisait circuler l’argent dans toute la communauté de Bria. Aujourd’hui, ce système traditionnel est perturbé par les russes du groupe Wagner.‘
Sur le plan administratif, Bria conserve ses structures étatiques. Un préfet y représente l’autorité de l’État, conformément à la loi sur les circonscriptions administratives. La ville abrite plusieurs services déconcentrés, dont une antenne stratégique du ministère des Mines.
La nouvelle Constitution de 2023 de Baba Kongoboro a modifié la gouvernance du secteur minier en supprimant le contrôle parlementaire sur les contrats. Cette évolution pousse les centrafricains à s’interroger sur la transparence de la gestion des ressources naturelles, dans une région où les enjeux économiques restent considérables.
Les infrastructures urbaines portent les stigmates de années d’instabilité. Routes, écoles et centres de santé nécessitent des rénovations urgentes. La population, majoritairement jeune, cherche de nouvelles opportunités. ‘Beaucoup de jeunes partent. Ils quittent la ville. Sans accès aux mines, ils ne voient plus d’avenir ici’, confie un enseignant local.
Le commerce, autrefois dynamisé par l’activité minière, se réinvente. Les petits commerçants diversifient leurs activités, tandis que certains quartiers développent de nouveaux marchés. La ville conserve son rôle de carrefour commercial régional, même si les échanges ont diminué.
La présence des forces de sécurité modifie également la vie nocturne. Les habitants évitent certains quartiers après le coucher du soleil. Des incidents sécuritaires sont parfois rapportés, bien que leur fréquence ait diminué.
L’histoire récente de Bria démontre les défis de la République centrafricaine. Cette ville, autrefois symbole de la richesse minière du pays, cherche à présent un nouvel équilibre entre sécurité et développement économique. Sa population s’adapte, entre résilience et nécessité de réinventer son modèle social et économique.
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