Bangui, 8 décembre 2021 (Corbeaunews – Centrafrique ) – En province, des populations qui ne se sentent plus protégées pensent que la justice n’est plus affaire de tout le monde. Les individus soupçonnés, désignés ou indiqués, deviennent très vite victimes au nom de la réparation d’une certaine injustice ou de dommages causés. C’est ainsi qu’à Bouca, dans la préfecture de l’Ouham-Fafa, au nord-ouest de la République centrafricaine, au moins huit personnes, dont sept femmes, ont été lynchées à mort, d’autres hospitalisées. On soupçonne les miliciens Anti-Balaka d’être à l’origine de cette justice populaire.
Les lynchages sont survenus au cours de dix incidents distinct dans le village Ndoumbou, situé à 50 kilomètres de Bouca sur la route de Benzambé, dans la préfecture de l’Ouham-Fafa. Les victimes, accusées de sorcellerie, c’est-à-dire d’utiliser des moyens surnaturels pour “envoûter” une femme enceinte, ont été lynchées à la place publique.
“Elles ont été battues à coups de barre de fer, de hache, de coupe-coupe, et elles rendent l’âme sous les décombres”, déclare un témoin. Parmi ces 10 victimes, 3 ont survécu à leur lynchage public.
À en croire différentes sources locales, ce n’est pas pour la première fois que les miliciens Anti-Balaka fassent leur propre justice sur les civils. D’après elles, en 2015, une femme âgée, suspectée de sorcellerie, avait été enterrée vivante par les miliciens Anti-Balaka dans la localité de Bouca.
Notons qu’en République centrafricaine, où les croyances ancestrales restent encore vivaces, il est en effet considéré comme dangereux de mettre en doute publiquement l’existence des sorts, envoûtements, “gris-gris” et autres pratiques occultes.
- Par Féimonazoui
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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