Bouar : Le désarmement vire au drame, huit jeunes brutalisés par des mercenaires russes

Bouar : Le désarmement vire au drame, huit jeunes brutalisés par des mercenaires russes

 

Patrouille des forces de sécurité intérieure avec leur allié à Bouar.
Patrouille des forces de sécurité intérieure avec leur allié à Bouar.

 

Un geste de paix tourné au cauchemar.

 

En décembre 2023, à Bouar, chef-lieu de la préfecture de la Nana-Mambéré, un acte de bonne volonté s’est transformé en tragédie. Huit jeunes centrafricains, désireux de tourner la page sur leur passé armé, se sont rendus au bureau de la MINUSCA à Bouar pour déposer leurs armes. Cette démarche, censée marquer le début d’une nouvelle vie, a pris une tournure dramatique avec l’intervention des mercenaires russes.

 

Les huit individus, dont l’identité n’a pas été révélée pour raison de sécurité, ont remis leurs armes aux forces de la MINUSCA dans l’espoir d’intégrer un programme de réinsertion. La mission onusienne a enregistré leur reddition et sécurisé les armes, conformément aux procédures habituelles. Les jeunes ont ensuite été installés dans la ville, dans l’attente de leur éventuelle intégration dans l’armée nationale ou dans un projet générateur de revenus.

 

L’irruption violente des mercenaires russes pendant Le désarmement .

 

La situation a basculé lorsque les mercenaires russes ont eu vent de l’opération via la radio Ndékè Luka. Informés par leurs réseaux locaux, ils ont rapidement convergé vers Bouar. Leur arrivée a marqué le début d’une série d’événements tragiques.

 

Les Russes ont d’abord exigé que la MINUSCA leur remette les armes collectées. Face au refus catégorique de la mission onusienne, invoquant les protocoles internationaux, les mercenaires ont décidé de prendre les choses en main. Ils ont emmené de force les huit jeunes dans leur camp, situé en périphérie de la ville.

 

Le désarmement  tourne au cauchmar: Interrogatoire et violence dans le camp russe.

 

Dans l’enceinte du camp, les jeunes ont subi un interrogatoire brutal. Les mercenaires les ont accusés de désobéissance envers le président Touadéra, affirmant que ce dernier avait ordonné que tout désarmement se fasse exclusivement sous leur supervision.

 

Malgré les tentatives d’explication des jeunes, qui ont affirmé avoir agi de bonne foi en se rendant à la MINUSCA, les Russes sont restés inflexibles. La situation a rapidement dégénéré. Les mercenaires ont commencé à frapper violemment les détenus, cherchant à obtenir des aveux ou des informations.

 

Un mort et des tortures.

 

Dans la confusion de l’interrogatoire, l’impensable s’est produit. L’un des mercenaires, apparemment hors de contrôle, a ouvert le feu, tuant sur le coup l’un des huit jeunes. Cet acte de violence extrême a plongé les survivants dans la terreur.

 

Les sept jeunes restants ont ensuite enduré des sévices graves. L’un d’eux, en particulier, a subi des tortures à l’électricité. Les mercenaires cherchaient à lui faire accuser le commandant de brigade de la gendarmerie de Bouar du meurtre d’un capitaine survenu près de Baoro. Malgré sa résistance initiale, le jeune a fini par céder sous la menace de mort, répétant les accusations dictées par ses tortionnaires.

 

Manipulations et emprisonnements arbitraires.

 

Dans les jours qui ont suivi, deux des détenus, dont le gendarme accusé, ont été transférés à Bangui. Ils ont d’abord été détenus à l’Office Central pour la Répression du Banditisme (OCRB), avant d’être incarcérés à la prison du camp de Roux. Depuis décembre 2023, ils sont maintenus en détention sans motif clair, victimes d’un système judiciaire manipulé par les mercenaires russes.

 

Cette affaire révèle les méthodes brutales et les manipulations des mercenaires russes en Centrafrique. Ils n’hésitent pas à fabriquer des preuves, à torturer des innocents et à interférer dans le système judiciaire pour servir leurs intérêts.

 

Une population inquiète, une communauté internationale silencieuse.

 

Cette affaire soulève de nombreuses questions parmi la population centrafricaine. Comment les mercenaires russes peuvent-ils agir avec une telle impunité ? Quel est leur véritable pouvoir dans le pays ? Les Centrafricains s’interrogent sur la capacité de leur gouvernement à contrôler ces forces étrangères.

 

Pendant ce temps, la communauté internationale semble détourner le regard. Malgré les violations flagrantes des droits humains et l’ingérence dans les affaires intérieures du pays, aucune réaction significative n’a été enregistrée de la part des organisations internationales ou des pays partenaires de la Centrafrique.

 

Cette situation laisse un goût amer aux Centrafricains, qui se sentent abandonnés face à la brutalité des mercenaires russes. L’espoir d’une paix durable et d’un État de droit semble s’éloigner, tandis que règne un climat de peur et d’arbitraire.

 

Le cas de Bouar n’est malheureusement pas isolé. Il montre une tendance inquiétante où les efforts de paix et de désarmement sont sabotés par ceux-là mêmes qui prétendent assurer la sécurité du pays. Pour de nombreux observateurs, cette situation ne peut que compromettre les chances d’une réconciliation nationale et d’une stabilisation durable de la Centrafrique.

 

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