Des militaires armés ainsi que des policiers étaient encore visibles mardi dans les rues de Cotonou, la capitale économique du Bénin, et plus particulièrement aux alentours du domicile de l’ex-chef de l’Etat Boni Yayi, épicentre des violences post-électorales de la semaine dernière.
Des blindés de l’armée et plusieurs engins de police étaient toujours postés à proximité de la maison, dans le quartier du centre-ville de Cadjéhoun.
“C’est une situation très difficile à vivre”, a confié à l’AFP, Armel Zohoun, un riverain, qui se demande “jusqu’à quand cela va durer, cette situation”.
“C’est difficile de dormir en ayant des armes à son chevet et de se réveiller le matin au milieu de policiers et militaires armés”, se plaint cet employé de banque.
La semaine dernière, l’armée bloquait tout accès autour du domicile de l’ancien président, qui avait appelé à boycotter les élections législatives du 28 avril, puis à annuler le processus électoral, pour dénoncer l’absence de l’opposition.
Depuis le début des évènements, Boni Yayi est demeuré à l’intérieur de sa résidence.
Un de ses proches affirme qu’il “est désormais impossible d’accéder au domicile du président Yayi Boni sans avoir décliné son identité”.
Boni Yayi lui-même, dans une lettre qu’il a adressé à plusieurs chefs d’Etat de la sous-région, dont Macky Sall (Sénégal) et Muhammadu Buhari (Nigeria) a écrit que “son domicile est constamment encerclé avec une circulation continue de chars”.
“J’en appelle à votre leadership pour que des dispositions soient prises en urgence pour assurer ma sécurité, celle de ma famille et des opposants”, a ajouté l’ancien président dans un appel à l’aide.
L’exclusion de l’opposition des élections législatives, qui ont connu un taux d’abstention record, a donné lieu dans le pays à une série de manifestations qui se sont soldées par plusieurs morts, 7 selon l’opposition, à Cotonou et Kandi (nord).
Avec Voix Afrique et AFP