Ben Wilson Ngassan : Touadera vient de légaliser la revanche armée contre son pouvoir
Bangui, 12 juillet 2023 (CNC) – Dans un récent développement politique en République centrafricaine, le président Faustin Archange Touadera a voulu adopter une nouvelle Constitution qui remet en question le principe fondamental de l’alternance démocratique. Cela a suscité des inquiétudes parmi les activistes et la société civile, notamment Ben Wilson Ngassan, qui affirme que cette décision a ouvert la voie à la légitimation de la revanche armée contre le pouvoir en place.
L’affaiblissement de l’alternance démocratique :
Selon la Constitution de 30 mars 2016, le mandat présidentiel était limité à cinq ans, renouvelable une seule fois. Cette disposition garantissait aux Centrafricains la possibilité de l’alternance démocratique tous les dix ans, offrant ainsi une voie pacifique pour le changement de pouvoir. Cependant, avec la nouvelle Constitution rédigée par « les juristes du Mouvement Cœur Uni (MCU) » et des experts russes, le mandat présidentiel est désormais prolongé à sept ans, renouvelable plusieurs fois. Cette modification fragilise le principe même de l’alternance démocratique, puisqu’il n’y a plus de limite claire au nombre de mandats qu’un président peut exercer.
La menace de la revanche armée :
L’adoption de cette nouvelle Constitution soulève une question cruciale : qu’adviendra-t-il des autres candidats à la présidence qui attendent patiemment leur tour et qui croyaient en une conquête pacifique du pouvoir ? Ben Wilson Ngassan, dans ses remarques, souligne que la décision de Touadera ouvre la porte à la légitimation de la revanche armée contre son régime. Si les voies démocratiques pour l’alternance sont restreintes, il est à craindre que certains opposants puissent choisir de recourir à la violence pour renverser le pouvoir en place.
L’avenir de la démocratie centrafricaine :
Ngassan met également en question la crédibilité des partenaires internationaux qui applaudissent cette décision. Si ces mêmes acteurs condamnaient demain une prise d’armes basée sur la suppression de la démocratie, leur position serait-elle considérée comme sincère et légitime ? Il est crucial que la communauté internationale reste vigilante et exprime clairement son soutien à la démocratie en Centrafrique, en encourageant le respect des principes de l’alternance pacifique et de l’État de droit.
Vers une nouvelle crise politique :
Dans l’ensemble, cette décision de Touadera de prolonger le mandat présidentiel sans limitation claire compromet sérieusement la stabilité politique et la démocratie en Centrafrique. Ngassan prévoit une nouvelle crise politique qui pourrait s’inscrire dans la durée, car les aspirations légitimes des citoyens à un changement pacifique risquent d’être étouffées. La nécessité d’un dialogue politique inclusif et d’un engagement en faveur de réformes démocratiques est plus pressante que jamais.
Pour la société civile centrafricaine, la décision du président Touadera de prolonger le mandat présidentiel sans limites claires menace sérieusement l’alternance démocratique en République centrafricaine. L’absence de possibilité d’un changement pacifique de pouvoir ouvre la porte à la revanche armée et compromet la stabilité politique du pays. La communauté internationale doit prendre position en faveur de la démocratie et du respect des principes fondamentaux de l’État de droit en Centrafrique. Sans cela, le pays risque de plonger dans une crise politique prolongée et de priver ses citoyens de leurs droits démocratiques essentiels.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
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