Bangui : Le service de traumatologie de l’hôpital communautaire fermé depuis deux semaines après la mort de Larissa Bertille Yangasso, nièce de Piri, battue presqu’à mort par son copain, Francis Yapande alias Kiwi

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Bangui : Le service de traumatologie de l’hôpital communautaire fermé depuis deux semaines après la mort de Larissa Bertille Yangasso, nièce de Piri, battue presqu’à mort par son copain, Francis Yapande alias Kiwi

 

Bangui : Le service de traumatologie de l’hôpital communautaire fermé depuis deux semaines après la mort de Larissa Bertille Yangasso, nièce de Piri, battue presqu’à mort par son copain, Francis Yapande alias Kiwi
Larissa Bertille Yangasso, frappée par son copain et décédée de ses blessures à l’hôpital communautaire de Bangui

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Le service de traumatologie de l’hôpital communautaire de Bangui est fermé depuis deux semaines sur ordre du ministère de la Santé, après le décès de Larissa Bertille Yangasso, nièce d’Arthur Bertrand Piri, ministre de l’Énergie et neveu du président Touadera. La victime, battue par son compagnon Francis Yapande alias Kiwi, est morte des suites d’une hémorragie interne quelques heures après son admission. Cette fermeture, officiellement justifiée par une enquête sur la responsabilité présumée des médecins, a déjà causé la mort de dizaines de patients privés de soins, alors que le gouvernement, sans preuves tangibles, persiste à incriminer le personnel soignant.

 

Larissa Bertille Yangasso : une affaire trouble aux multiples versions

 

Dans la nuit du jeudi à vendredi, entre 23h et minuit, Larissa Bertille Yangasso s’est rendue chez Francis Yapande après l’avoir suivi en moto. Une dispute aurait éclaté entre eux, et la situation a dégénéré. Selon les témoignages, l’homme aurait violemment frappé la jeune femme, qui a été grièvement blessée, notamment à la main. Malgré la douleur, elle aurait minimisé la situation en expliquant à ses proches qu’elle était simplement tombée et s’était blessée.

 

Transportée au service de traumatologie de l’hôpital communautaire, elle a reçu des soins pour sa fracture au bras. Les médecins se sont concentrés sur cette blessure visible, ignorant d’éventuels traumatismes internes. Pourtant, selon les résultats de l’autopsie pratiquée, Larissa Bertille Yangasso souffrait d’une hémorragie interne, conséquence des coups reçus. Quelques heures après son admission, elle est décédée.

Bangui : Le service de traumatologie de l’hôpital communautaire fermé depuis deux semaines après la mort de Larissa Bertille Yangasso, nièce de Piri, battue presqu’à mort par son copain, Francis Yapande alias Kiwi
Francis Privat Yapande alias Kiwi, Chef de Cabinet du très controversé et ancien chef milicien Anti-Balaka Évariste Ngamana, Président du Parlement Communautaire de la CEMAC, auteur de plusieurs coups et blessures sur madame Larissa Bertille Yangasso, décédée quelques heures plus tard à l’hôpital communautaire de Bangui

 

Le verrouillage du service de traumatologie : une décision aux conséquences mortelles

 

Dès l’annonce du décès de Larissa Bertille Yangasso, les autorités ont réagi avec une fermeté inhabituelle. Sous l’impulsion de Piri, ministre de l’Énergie et membre influent du régime, le ministère de la Santé a ordonné la fermeture immédiate du service de traumatologie pour prétendument “nécessiter une enquête”. Cette décision a eu des conséquences dramatiques : des patients souffrant de blessures graves se sont retrouvés sans soins, certains perdant la vie faute de prise en charge.

 

Des témoignages de familles endeuillées se multiplient.

 

“Mon frère a eu un accident de moto, il a été conduit à l’hôpital, mais il n’y avait personne pour le soigner. Il est mort devant nous”, raconte un proche d’une victime. Une autre femme venue avec son fils grièvement blessé témoigne :

 

“Nous sommes arrivés et on nous a dit que le service était fermé. On nous a renvoyés ailleurs, mais il était trop tard”.

 

Cette fermeture forcée pose naturellement une question majeure : pourquoi pénaliser toute une population pour un incident qui relève avant tout d’un drame personnel ? La décision apparaît arbitraire et motivée par des intérêts politiques, sacrifiant des vies au nom d’une prétendue enquête dont les contours restent flous.

 

Une jeune femme, Larissa Bertille Yangasso,  au cœur de la controverse

 

Depuis la mort de Larissa Bertille Yangasso, les réseaux sociaux s’enflamment avec des révélations controversées sur sa vie privée. Âgée d’une trentaine d’années, elle résidait dans le quartier Boy-Rabe à Bangui et travaillait pour la Minusca. Selon plusieurs sources, elle menait une vie sociale intense et entretenait des relations avec plusieurs hommes. Certaines informations font état d’un mari vivant en France, tandis que d’autres évoquent des liaisons avec des personnalités de la Minusca, y compris certains hommes du quartiers, en tout une centaine  à Bangui.

 

Ses proches affirment qu’elle venait de rentrer de Paris après avoir assisté aux obsèques d’un neveu. À peine revenue, elle aurait repris ses habitudes de vie nocturne dans la capitale, jonglant entre sa vie professionnelle et ses nombreuses relations personnelles. Ces éléments, bien que relevant de la sphère privée, ont contribué à alimenter un climat de suspicion autour de sa mort, certains allant jusqu’à accuser le régime de vouloir pénaliser les centrafricains pour rien.

 

Des manifestations pour exiger la réouverture du service

 

Devant la fermeture prolongée du service de traumatologie, les familles des patients abandonnés ont organisé des manifestations devant l’hôpital communautaire. Exigeant la reprise immédiate des soins, elles dénoncent une gestion irresponsable de la crise et une insensibilité du gouvernement face aux souffrances des citoyens.

 

“Pourquoi fermer un service aussi essentiel pour une seule personne ? Nos enfants meurent, nos maris meurent, nos frères meurent ! Et eux, ils restent silencieux !” s’indigne une manifestante. “Le gouvernement se moque du peuple ! Ils se protègent entre eux et nous laissent mourir !” crie un autre protestataire en colère.

 

Malgré ces revendications, les autorités campent sur leur position. Aucun communiqué officiel n’a été publié pour annoncer une éventuelle réouverture du service. En attendant, les blessés continuent d’affluer vers un hôpital où aucune assistance ne leur est offerte.

 

Un pays où la justice est sélective

 

Cette affaire démontre une fois de plus la gestion partiale de la justice en République centrafricaine. Lorsqu’il s’agit d’un proche du pouvoir, des mesures drastiques sont prises sans hésitation, quitte à sacrifier des innocents. En revanche, les nombreuses victimes de violences quotidiennes, de maltraitances domestiques et d’accidents ne bénéficient d’aucune attention.

 

Ce drame dévoile une fois de plus une réalité inquiétante : un simple mensonge, un simple incident conjugal peut déclencher une crise qui impacte des dizaines de vies innocentes. Larissa Bertille Yangasso a caché la vérité sur les circonstances de son agression, son compagnon a dissimulé les faits, et le gouvernement a réagi avec une brutalité injustifiée. Résultat : des patients laissés pour morts, des familles brisées, et un climat de tension à Bangui.

 

Cependant, le copain violent, monsieur Kiwi, de son côté, a été interpellé à l’aéroport international de Bangui et détenu provisoirement dans le cadre de l’enquête sur la mort de madame Larissa, plusieurs jours après la fermeture  du service de traumatologie et la grogne de la population centrafricaine.

 

Par ailleurs, tant que la gestion de la santé publique restera soumise aux caprices des puissants, les citoyens centrafricains continueront de payer le prix de décisions injustes et arbitraires.

 

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