Bangui (République centrafricaine) – Désormais vivre dans les pays voisins de la RCA en tant que réfugiés est un danger permanent. Après le cas de monsieur Stanislas Dangabo, un agent de communication de l’opposant Abdoul Karim Meckassoua , rapatrié du Cameroun et livré aux forces de l’ordre centrafricaines, c’est le cas de la policière Mbari Francy, kidnappé par les miliciens requins de la garde présidentielle, puis s’est échappée pour se réfugier au Congo-Brazzaville, vient d’être rapatrié à Bangui dans des conditions très obscures et énervantes.
Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 20 janvier 2023
la policière Mbari Francy vient d’être kidnappée et rapatriée à Bangui
Kidnappée le samedi 14 janvier 2023 dans le marché de Brazzaville, la policière Mbari Francy s’est retrouvée à Bangui quelques heures plus tard aux mains des forces de l’ordre.
Détenue secrètement, la policière ne fait aucun signe de vie à ses parents ni à son époux depuis son retour forcé dans la capitale centrafricaine.
Alors, la question est maintenant de savoir qui est à l’origine du kidnapping de la policière à Brazzaville.
Selon des sources contactées par la rédaction du CNC au Congo-Brazzaville, ce seraient les forces de l’ordre locales qui seraient à l’origine du kidnapping et du rapatriement de la policière Mbari Francy.
Alors, comment quelqu’un qui est sous protection du HCR peut-il être kidnappé et rapatrié dans son pays?
Difficile de comprendre le comportement des forces de l’ordre de Brazzaville. Ceci dit, la vie de tous les réfugiés dans les pays voisins est en danger.
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Rappel des faits
Enlevée à son domicile du quartier Bakongo, dans le deuxième arrondissement de Bangui par des miliciens requins lourdement armés dans la nuit du lundi à mardi 21 juin 2022 vers 3 heures du matin, la policière Mbari Francy a été gravement torturée puis violée par ses ravisseurs avant d’être libérée le lendemain.
Vu son état de santé, elle avait été admise à la clinique du MSF pour des traitements médicaux d’urgence. Pendant ce temps, son époux, qui travaille aussi au médecin sans frontières (MSF), appelle le procureur de la République, le directeur général de la police et le directeur de l’OCRB pour les informer de la libération de son épouse par ses ravisseurs. À la surprise de tout le monde, un policier, qui se présente comme enquêteur, est arrivé à la clinique du MSF pour interroger la policière. Étant en état d’inconscience, la policière ne pouvait pas parler. L’enquêteur insiste, les médecins lui ont dit de ne pas insister, car il s’agit de la vie de quelqu’un.
Suite aux propos des médecins du MSF, l’enquêteur est obligé de joindre son directeur général, le général de police Bienvenu Zokoué pour l’informer que la policière Mbari Francy est dans un état d’inconscience, et c’est difficile d’entretenir avec elle.
Tentative d’arrestation de son mari par la police de l’OCRB
Lors de cette conversation, le DG Zokoué répond à ce policier de conduire son mari à l’OCRB pour l’interroger.
Pendant ce temps, le mari, de son côté, pensait que c’est juste pour le demander des informations sur le déroulement des faits. Mais arrivée à l’office central pour la répression du banditisme (OCRB), le DG ordonne le placement en détention du mari. Surprise! Personne ne comprend rien. Malgré tout, le DG insiste pour que la policière soit arrêtée le même jour.
Quelques minutes plus tard, l’enquêteur interroge le mari de la policière. D’après le DG de la police, la policière serait en contact direct avec Bozizé. C’est elle qui donnait des informations secrètes aux rebelles. Voilà! Le masque commence à tomber. Donc l’enlèvement, le viol et la torture de la policière par les miliciens requins ont été commandités par le plus haut sommet de l’État avec la complicité du Directeur général de la police Bienvenu Zokoué. Ce dernier est même étonné que la policière soit libérée. Pour lui, la policière Mbari Francy allait être exécutée par ses ravisseurs. Il a eu la surprise de la voir revenir chez elle.
Mais avec le rapatriement forcé de la jeune policière, sa vie est sérieusement en danger. La justice internationale pourrait être saisie sur cette affaire, et l’État congolais pourrait s’expliquer devant les instances internationales.
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