AGEMADEC et sa coopérative : Une solution ou une nouvelle escroquerie ?

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AGEMADEC et sa coopérative : Une solution ou une nouvelle escroquerie ?

 

AGEMADEC et sa coopérative : Une solution ou une nouvelle escroquerie ?
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 L’AGEMADEC lance Centra Or et Diamant, vantant une exploitation minière responsable. Pourtant, ses promesses rappellent les schémas douteux d’une possible escroquerie minière.

 

L’Association Jeunesse en Marche pour le Développement en Centrafrique (AGEMADEC) a dévoilé avec fanfare sa nouvelle société coopérative, Centra Or et Diamant, présentée comme une solution miracle pour révolutionner l’exploitation minière en Centrafrique. Mais derrière les discours bien cadrés et les promesses alléchantes, ce projet soulève de sérieux doutes quant à sa sincérité et sa capacité à échapper aux dérives qui gangrènent le secteur minier depuis des décennies.

 

Rosin Sezalang Gatondag, président de l’AGEMADEC, a tenu un discours familier lors du lancement, évoquant une « instabilité financière et socio-économique » qu’il prétend contrer grâce à un modèle coopératif. Ces mots, bien qu’attrayants, rappellent étrangement les promesses réLUTIVES d’initiatives passées, souvent suivies de désillusions. La coopérative, officiellement reconnue par l’État, ambitionne d’extraire l’or et les diamants de manière « responsable », de transformer localement les minerais et de les commercialiser selon des normes internationales. Des objectifs ambitieux, mais qui, sans mécanismes clairs de contrôle, risquent de n’être que des vœux pieux.

 

Le projet met en avant trois priorités : une exploitation respectueuse de l’environnement, une transformation locale des ressources et une commercialisation conforme aux standards mondiaux. Pourtant, ces engagements, aussi séduisants soient-ils, ne sont accompagnés d’aucun détail concret sur leur mise en œuvre. Comment une organisation comme l’AGEMADEC, principalement connue pour ses activités de prévention des conflits, pourrait-elle soudainement maîtriser les complexités techniques et logistiques d’un secteur aussi exigeant ? Les affirmations de Gatondag sur une stricte conformité aux normes environnementales semblent plus rhétoriques que réalistes, surtout dans un pays où les capacités de suivi et de régulation sont notoirement limitées.

 

L’initiative promet également de s’attaquer à des problèmes structurels : fraude, évasion fiscale, dégâts environnementaux et absence de retombées pour les communautés locales. Ces enjeux, bien réels, sont souvent exploités par des acteurs peu scrupuleux pour séduire les populations et les autorités. L’histoire centrafricaine regorge d’exemples d’entreprises ou de coopératives qui, sous couvert de « responsabilité », ont servi à détourner des richesses ou à consolider des réseaux d’influence. Rien, dans la présentation de Centra Or et Diamant, ne garantit que ce projet échappera à ce schéma.

 

L’implication des jeunes, mise en avant comme une alternative à l’exploitation illégale ou aux groupes armés, semble noble à première vue. Mais sans un plan précis de formation, d’encadrement et de financement, cette promesse risque de se transformer en un simple slogan. De même, l’appui affiché des autorités centrafricaines, loin de rassurer, pourrait être perçu comme un signe d’entente opportuniste avec des élites souvent critiquées pour leur gestion opaque du secteur minier.

 

Le cadre juridique annoncé – taxes, conditions de travail, protection de l’environnement – est présenté comme une garantie de transparence. Pourtant, dans un contexte où la corruption et l’absence de contrôle sont endémiques, ces engagements paraissent fragiles. L’idée d’une redistribution « transparente » des bénéfices aux communautés locales, bien que séduisante, reste vague. Qui supervisera cette redistribution ? Quels mécanismes empêcheront les détournements ? Ces questions, cruciales, restent sans réponse.

 

Enfin, le discours de Gatondag sur une solution « gagnant-gagnant » – pour l’État, les investisseurs et les populations – sonne comme une formule bien huilée, trop belle pour être vraie. Les richesses minières centrafricaines, bien qu’importantes, ont historiquement profité à une poignée d’acteurs, souvent au détriment des communautés locales. Rien dans le projet Centra Or et Diamant ne démontre une rupture avec ce passé trouble.

 

Alors que les premières activités d’extraction sont annoncées pour les mois à venir, le scepticisme reste de mise. Dans un secteur minier centrafricain marqué par la prédation et les promesses non tenues, Centra Or et Diamant devra faire bien plus que multiplier les déclarations d’intention pour convaincre. En l’absence de garanties concrètes et de mécanismes de contrôle indépendants, ce projet risque de rejoindre la longue liste des initiatives qui, sous des dehors altruistes, cachent des ambitions bien moins avouables….

 

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