Afrique : la nécessité pour les pays africains de lutter contre le changement climatique.
Maroc, 14 septembre 2016, CNC
Par: Eric NGABA.
A l’instar des autres pays à travers le monde, les Etats africains ont intérêt à mener une lutte inlassable contre le changement climatique. C’est une nécessité de s’engager de manière globale car le continent africain est le plus touché des effets pervers du réchauffement du climat alors qu’il est le moins pollueur de l’environnement climatique. A cet effet, le Maroc qui se prépare à abriter la COP22 en novembre prochain interpelle les Etats africains à parler d’une même voix pour relever les défis.
En plus de la situation d’instabilité dont il est confronté, le continent africain fait face aujourd’hui à un défi qu’il doit se mobiliser. De nos jours, le réchauffement climatique se présente comme un défi inévitable à tous. Il est une nécessité pour les pays africains de mobiliser afin de contribuer à la préservation de l’environnement. Car les conséquences du réchauffement climatique s’abattent sur le continent africain comme l’épée de Damoclès. Le continent africain qui pollue moins le climat avec seulement 4% des émissions de gaz à effet de serre, subit de plus les conséquences. Les difficultés et rareté de l’eau, intensification des phénomènes naturels dont la sécheresse, l’inondation accrue en période pluvieuse, la désertification sont entre autre de nombreuses conséquences déjà visibles sur le continent depuis un bon bout de temps. Le réchauffement climatique a affecté directement l’environnement du continent, l’agriculture, la santé, l’eau, et la forêt.
« Si rien n’est fait d’ici à 2050, l’Afrique ne pourra subvenir qu’à 13% de ses besoins alimentaires », a déclaré le ministre marocain de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch à la délégation de la presse africaine lors de COP Academy au Maroc.
Préserver l’environnement apparait comme l’intérêt pour tous à garantir l’avenir des générations présentes et futures. La 22ème session de la Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016. La COP22 prendra le relais d’une COP21 au cours de laquelle des avancées importantes ont été enregistrées. Cette COP22 de Marrakech se veut une COP de l’action car elle devra s’inscrire dans l’action pour concrétiser les différents axes retenus dans l’Accord de Paris, notamment ceux qui ont trait à l’adaptation, la transparence, le transfert de technologies, l’atténuation, le renforcement des capacités et les pertes et préjudices.
«Cette conférence est une opportunité pour porter la voix des pays les plus vulnérables face aux changements climatiques, en particulier celle des pays africains et des états insulaires. Il est urgent d’agir devant ces enjeux liés à la stabilité et à la sécurité » Salaheddine Mezouar, Président de la COP22, par ailleurs Ministre marocain des affaires étrangères.
Préserver l’environnement dans l’intérêt des générations présentes et futures
La Convention-cadre et ses instruments juridiques connexes ont pour objectif principal de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, à un niveau qui empêche toute « perturbation anthropique dangereuse du système climatique ». Le terme « anthropique » désigne les effets causés par l’action de l’Homme. Selon la CCNUCC, certains pays sont particulièrement vulnérables aux effets des changements climatiques. Par exemple, les pays de faible élévation par rapport au niveau de la mer, les états insulaires, ainsi que les pays ayant des zones côtières de faible élévation, ou ceux ayant des zones arides ou semi-arides. Tous ces territoires peuvent être sujets à des épisodes climatiques extrêmes : inondations, sécheresses, désertification entre autres. Enfin, les pays en développement, ayant des écosystèmes montagneux fragiles, sont aussi vulnérables aux effets des changements climatiques.
Encourager les pays à s’engager vers une économie faible en carbone
Les pays signataires de l’accord de Paris doivent élaborer leurs plans nationaux d’adaptation. Il s’agit également de préserver la durabilité de nos modèles de développement et d’améliorer l’accès ainsi que les conditions d’utilisation et de développement des technologies vertes. « Nous devons encourager nos pays respectifs à s’engager de manière forte, dans les secteurs liés à l’économie verte et également à l’économie bleue afin de profiter des opportunités en terme de croissance et d’emploi qui y sont associées » Nizar Baraka, Président du Comité Scientifique de la COP22.
L’engagement dans ce défi universel nécessite également le soutien aux pays pauvres. « Les pays pauvres ne sont pas prêts et ont besoin de soutien pour élaborer des plans nationaux d’adaptation. Quand nous avons commencé à parler d’adaptation, c’était pour porter la voix des pays les plus vulnérables », a renchéri Hakima El Haité, Championne de haut niveau du Maroc pour le climat.
Le rôle de la société civile
La COP22 sera la Conférence des acteurs de la société civile. De nombreuses organisations, associations, syndicats, réseaux de la société civile et mouvements sociaux au sein du Maroc seront impliqués dans les événements parallèles à la Conférence. A ce titre, la Coalition marocaine pour la justice climatique (CMJC), réseau d’organisations de plus de 200 membres, incluant des associations, des syndicats et des réseaux de la société civile qui luttent pour la promotion et la protection des droits sociaux, économiques et environnementaux, en est un parfait exemple. Le CMJC a spécifiquement pour objectif de sensibiliser les Marocains aux défis environnementaux et au changement climatique grâce à la mobilisation de la société civile internationale, régionale et nationale.
La COP22 disposera d’une zone verte, espace réservé au partenariat public-privé qui comprend également une aire dédiée à la société civile, en plus de plusieurs salles prévues pour l’organisation de débats, d´événements et d’activités. La zone de la société civile sera divisée en plusieurs domaines thématiques : jeunesse, genre, territoires, développement durable, environnement, questions migratoires, agriculture, universités et recherche scientifique. Driss El Yazami, chef du pôle de la société civile de la COP22, insiste sur l’importance de la « solidarité universelle ». Il ajoute : « la COP 22 doit être celle de l’égalité, de la jeunesse et de la démocratie ». « Même si les responsabilités historiques et les effets à venir sont inégalement répartis, nous devons agir ensemble. L’urgence climatique exige de nous en quelque sorte, de retrouver l’universalisme »