Des gendarmes formés pour finir vigiles de magasins libanais, la faillite d’un système

Rédigé le 02 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
La semaine dernière, le gouvernement a célébré en grande pompe la fin de formation d’une nouvelle promotion de gendarmes, présentée comme un pas décisif vers la modernisation des forces de sécurité. Mais la réalité que vivent les Centrafricains est tout autre : ces uniformes flambant neufs ne servent pas à sécuriser les routes, protéger les populations ou rétablir l’autorité de l’État. Ils finissent postés devant les magasins des libanais, transformés en vigiles privés, dans un business honteux instrumenté par les autorités elles-mêmes.
Derrière les discours sur la « professionnalisation » de la gendarmerie, le ministre de la défense, le directeur général et les responsables de l’État-major ont monté un système où les gendarmes sont loués aux commerçants libanais. Contre rémunération, ces hommes en uniforme deviennent les gardiens de caisses et de vitrines, une tâche qui relève d’agences privées de gardiennage, et non d’une force républicaine.
Cette dérive est vécue comme une humiliation nationale. La gendarmerie, autrefois respectée pour sa discipline et son intelligence, n’est plus qu’une force dévoyée. Les jeunes qui devraient incarner l’autorité de l’État se transforment en racketteurs et en exécutants d’intérêts privés. Pire encore, certains sombrent dans la criminalité, multipliant les abus et dégradant chaque jour un peu plus l’image de l’institution.
Pendant que le gouvernement met en scène ses cérémonies de formation, la population constate l’abandon total de sa mission première : protéger les citoyens. Les routes nationales restent livrées aux coupeurs de route, les villages sont attaqués par des groupes armés, et les humanitaires sont agressés chaque mois. Mais à Bangui, les gendarmes montent la garde devant les magasins libanais.
Ce système, présenté comme une « montée en puissance des forces », n’est en réalité qu’une déchéance organisée. Les gendarmes sont devenus des vigiles, réduits à une main-d’œuvre louée pour enrichir quelques responsables. Une institution jadis pilier de l’État s’effondre sous les yeux des Centrafricains, trahissant sa mission et son honneur.
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