Vakaga : panique générale, Exode massif des populations, des villages entiers vidés entre Birao et Amdafock

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Vakaga : panique générale, Exode massif des populations, des villages entiers vidés entre Birao et Amdafock

 

Vakaga : panique générale, Exode massif des populations, des villages entiers vidés entre Birao et Amdafock
Les déplacés d’Amdafock se regroupant devant la base de la Minusca dans la ville. CopyrightCNC

 

Rédigé le 23 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Les conséquences de l’attaque des mercenaires russes contre les éleveurs arabes soudanais continuent de se faire sentir dans la Vakaga avec l’exode massif des populations de la quasi-totalité des villages situés entre Birao et Amdafock vers des zones de refuges.

 

La situation sécuritaire dans la préfecture de la Vakaga a atteint un niveau d’urgence humanitaire très grave. Les conséquences de l’attaque menée par les mercenaires russes contre des éleveurs soudanais continuent de se répercuter sur les populations civiles, provoquant un exode massif qui vide littéralement des villages entiers de leurs habitants.

 

Entre Birao et Amdafock, axe stratégique menant à la frontière soudanaise, la désolation règne. Sur tout ce trajet, seul le village de Matala conserve encore une présence humaine significative. Cette localité est devenue un point de regroupement pour des milliers de déplacés internes qui ont fui leurs villages d’origine sous la menace des représailles soudanaises.

 

La situation à Matala témoigne de l’ampleur du drame humanitaire en cours. Ce village accueille aujourd’hui non seulement ses habitants d’origine, mais aussi les populations déplacées de Ganaï, Gafargada et Amkouroumaï. Ces communautés, contraintes d’abandonner leurs foyers, leurs cultures et leurs moyens de subsistance, se sont concentrées dans cette zone qu’elles espèrent plus sûre.

 

À Amkouroumaï, la situation présente une particularité tragique. Seuls les jeunes hommes sont restés dans le village, probablement pour monter la garde et protéger les biens laissés derrière. Les femmes, les enfants et les personnes âgées ont été évacués vers des zones plus sûres. Cette séparation forcée des familles ajoute une dimension douloureuse à cette crise humanitaire.

 

Le village d’Amsisia a connu un sort particulièrement dramatique. Tous ses habitants ont abandonné leurs maisons pour traverser la rivière et se réfugier sur les hauteurs d’une colline appelée Adjafatna. Cette fuite vers les reliefs témoigne du degré de terreur qui s’est emparé des populations. Amsisia est aujourd’hui complètement désert, ses rues vides résonnant du silence de l’abandon.

 

Guila et Angori ont subi le même sort. Ces deux villages, autrefois animés par la vie quotidienne de leurs communautés, sont aujourd’hui totalement vidés. Leurs habitants ont pris la fuite, emportant avec eux le strict minimum et abandonnant derrière eux le fruit de générations de labeur.

 

Même les communautés arabes présentes dans la région n’ont pas échappé à cette vague de terreur. Ces populations, pourtant habituées aux mouvements transfrontaliers, ont préféré quitter définitivement leurs villages centrafricains pour retourner au Soudan. Leur départ témoigne de la gravité de la situation et de l’impossibilité perçue de coexistence pacifique dans le contexte actuel.

 

Cette fuite généralisée des populations arabes vers le Soudan crée un vide démographique important dans une région où ces communautés jouaient un rôle économique non négligeable, notamment dans l’élevage et le commerce transfrontalier. Leur absence risque de perturber durablement l’équilibre économique local.

 

L’ampleur de cet exode dépasse tout ce que la région avait connu jusqu’alors. Même durant les périodes les plus troubles de l’histoire récente du pays, les populations n’avaient jamais fui massivement leurs terres ancestrales avec une telle unanimité. Cette situation témoigne de l’intensité de la peur qui s’est emparée des habitants.

 

Les villages désertés présentent aujourd’hui un spectacle désolant. Maisons abandonnées, champs laissés à l’abandon, écoles fermées, marchés vides : toute la vie économique et sociale de ces communautés s’est arrêtée du jour au lendemain. Cette paralysie brutale aura des conséquences durables sur le développement de la région.

 

La concentration de milliers de déplacés à Matala pose également des défis logistiques considérables. Ce village, pas plus préparé que les autres à accueillir une telle affluence, risque de voir ses maigres ressources rapidement épuisées. L’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de santé devient problématique quand la population d’une localité est multipliée par plusieurs unités en quelques jours.

 

Cette crise humanitaire s’inscrit dans la continuité directe de l’action des mercenaires russes du 16 septembre. Leur attaque contre des éleveurs soudanais, suivie de leur retrait immédiat vers Birao, a laissé les populations civiles face aux conséquences de leurs actes. Les représailles soudanaises qui ont suivi ont créé un climat de terreur qui pousse aujourd’hui des communautés entières à l’exil.

 

La situation actuelle dans la Vakaga montre l’échec total de la stratégie sécuritaire basée sur l’emploi de mercenaires étrangers. Au lieu de protéger les populations, cette approche les a exposées à des dangers encore plus grands. Les villages vidés entre Birao et Amdafock témoignent du prix payé par les civils pour les actions incontrôlées de forces qui échappent à tout contrôle gouvernemental.

 

Cette catastrophe humanitaire interpelle également sur la capacité du gouvernement centrafricain à porter secours à ses propres citoyens. Pendant que des milliers de familles fuient leurs foyers dans des conditions précaires, les autorités semblent incapables de leur offrir protection ou assistance. Cette absence de l’État dans les moments les plus difficiles renforce le sentiment d’abandon des populations frontalières.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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