Ouham-Fafa : Cycle de violences entre éleveurs peuls et villageois, un mort à 15 km de Bouca

Rédigé le 24 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Un village situé à 15 kilomètres de Bouca a été attaqué par des éleveurs peuls armés en représailles au meurtre d’un des leurs, faisant un mort et plusieurs blessés.
La préfecture de l’Ouham-Fafa connaît une nouvelle flambée de violences intercommunautaires. À quinze kilomètres de Bouca, un village a été la cible d’une attaque de représailles menée par des éleveurs peuls armés, faisant une victime parmi les habitants. Cet incident s’inscrit dans un cycle de violences qui perdure depuis près d’une décennie dans cette région.
Selon les informations recueillies sur place par la rédaction du CNC, les faits ont débuté lorsque des jeunes du village ont tué un éleveur peul. Les circonstances exactes de ce meurtre restent floues, mais cette mort a immédiatement déclenché une riposte organisée. Les éleveurs peuls, bien armés, se sont regroupés et ont lancé une attaque contre le village responsable de la mort de leur compatriote.
L’assaut a été mené avec une détermination particulière. Les éleveurs ont pénétré dans le village et ont tué une personne en guise de vengeance pour leur compatriote décédé. Cette logique du “œil pour œil, dent pour dent” s’est imposée comme la règle dans cette région où les mécanismes traditionnels de règlement des conflits ont été balayés par la crise.
Cette tragédie n’a rien d’exceptionnel dans cette partie de l’Ouham-Fafa. Depuis la crise qui a secoué le pays, les tensions entre éleveurs peuls et communautés sédentaires se sont amplifiées au point de créer un climat de guerre permanente. Les jeunes des villages ont pris l’habitude d’organiser des raids contre les troupeaux peuls pour voler le bétail.
Ces vols de bœufs sont devenus une activité quasi-quotidienne dans la région. Les jeunes villageois considèrent les troupeaux peuls comme des cibles faciles pour améliorer leur quotidien économique difficile. Ils organisent des expéditions nocturnes pour capturer les animaux, n’hésitant pas à tuer les bergers qui tentent de défendre leurs biens.
De leur côté, les éleveurs peuls ont développé leurs propres stratégies de riposte. Face à ces attaques répétées, ils se sont armés et organisés pour mener des expéditions punitives contre les villages responsables de ces vols. Chaque vol de bétail déclenche une spirale de violence qui peut durer des semaines.
Cette situation de guerre larvée s’est installée progressivement au cours des dix dernières années. Ce qui était autrefois des tensions occasionnelles entre agriculteurs et éleveurs s’est transformé en conflit ouvert avec des morts régulières de part et d’autre. La région vit désormais au rythme de ces cycles de violence.
Le schéma est devenu prévisible : les jeunes villageois attaquent un campement peul, volent des bœufs et parfois tuent des bergers. En réponse, les éleveurs peuls organisent une expédition punitive contre le village impliqué, tuant des habitants en représailles. Cette logique de la vengeance s’est imposée faute de mécanismes efficaces de médiation.
La situation dans cette partie de l’Ouham-Fafa dépasse largement les capacités de gestion du gouvernement centrafricain. Les autorités locales et nationales semblent impuissantes face à cette escalade de violences intercommunautaires. Les forces de sécurité présentes dans la région ne parviennent pas à empêcher ces cycles de représailles.
Cette impuissance des pouvoirs publics encourage la justice privée et l’autodéfense. Chaque communauté développe ses propres mécanismes de protection et de riposte, créant un environnement où la loi du plus fort prévaut sur les institutions officielles.
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