Markounda : le désarmement des rebelles du MPC tourne au fiasco, les combattants fuient la faim

Rédigé le 15 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Cantonnés sans vivres depuis deux semaines, cinq ex-rebelles du MPC ont abandonné le processus officiel du désarmement.
L’histoire commence le 1er septembre 2025 à Markounda, petite ville de l’Ouham-Pendé située à 457 kilomètres de Bangui, près de la frontière tchadienne. Ce jour-là, vingt-neuf combattants du Mouvement Patriotique pour la Centrafrique arrivent dans cette localité pour entamer leur désarmement officiel. Ils portent avec eux un ordre de mission signé par leur chef Alkatim Mahamat, document qui liste chaque nom avec une précision militaire.
L’accord semblait clair : le gouvernement centrafricain prendrait en charge ces ex-rebelles pendant leur transition vers la vie civile. Les autorités leur avaient promis le gîte et le couvert le temps que les forces russes, et non la MINUSCA, procèdent à leur désarmement selon les termes négociés entre le MPC et Bangui.
Deux semaines plus tard, la réalité a balayé les promesses. Ces hommes armés habitués à vivre de rapines et d’extorsions se retrouvent confinés dans une ville sans ressources. Depuis leur arrivée, ils n’ont reçu que deux ou trois distributions de vivres. Le reste du temps, ils doivent puiser dans leurs propres poches pour acheter de quoi manger, boire et fumer.
La situation devient rapidement intenable. Ces combattants n’ont pas d’économies substantielles et comptaient sur l’assistance promise. Obligés de cotiser entre eux pour acheter les produits de première nécessité, ils voient leurs maigres réserves s’épuiser jour après jour. L’attente du désarmement se transforme en épreuve de survie.
La semaine dernière, cinq à six d’entre eux ont craqué. Ils ont quitté discrètement Markounda pour retourner vers les sites miniers artisanaux où ils espèrent gagner de quoi subsister. Ces départs marquent l’échec du processus officiel qui transforme le désarmement volontaire en calvaire personnel.
Les vingt-quatre combattants restants vivent désormais dans l’incertitude. Ils ne savent pas si les autorités vont finalement honorer leurs engagements ou s’ils devront, eux aussi, abandonner ce cantonnement pour reprendre leur vie d’avant. Chaque jour qui passe érode un peu plus leur confiance dans les institutions.
Cette débâcle expose les failles structurelles du processus de paix centrafricain. Le gouvernement signe des accords qu’il n’a pas les moyens de respecter. L’État promet une prise en charge qu’il ne peut pas assurer faute de budget. Les ex-combattants se retrouvent pris au piège d’un système qui les abandonne après les avoir attirés.
Le contraste est saisissant entre la bureaucratie militaire de l’ordre de mission et l’improvisation de sa mise en œuvre. Chaque combattant était soigneusement répertorié avec son grade et ses responsabilités, mais personne n’avait prévu le financement de leur alimentation quotidienne. Cette négligence compromet tous les futurs accords de désarmement et nourrit la méfiance des groupes armés envers les promesses gouvernementales.
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