Touadéra restructure son ministère de l’Éducation : nouvelle réorganisation, mêmes problèmes de fond

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Touadéra restructure son ministère de l’Éducation : nouvelle réorganisation, mêmes problèmes de fond

 

Touadéra restructure son ministère de l'Éducation : nouvelle réorganisation, mêmes problèmes de fond

 

Rédigé le 15 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

  Le président centrafricain Faustin-Archange Touadera alias Baba Kongoboro adopte un énième décret sur l’organisation du ministère de l’Éducation, espérant faire oublier par la paperasserie administrative l’effondrement du système éducatif national.

 

Le Conseil des ministres du 4 septembre a pondu un nouveau décret sur l’organisation du ministère de l’Éducation nationale. Cette réforme administrative, présentée comme “décisive” et “pivotale” par la communication officielle, cache mal une réalité embarrassante : dix ans après les conflits des années 2010, le système éducatif centrafricain reste dans un état catastrophique que ne sauveront ni les décrets ni les réorganisations bureaucratiques.

 

Faustin-Archange Touadéra, fidèle à sa méthode, préfère créer de nouveaux textes plutôt que d’appliquer ceux qui existent déjà. Ce nouveau décret vient s’ajouter à la pile des réformes annoncées depuis son arrivée au pouvoir, sans que les élèves centrafricains voient la moindre amélioration dans leurs salles de classe. Quand les écoles manquent de tables, de chaises et de craie, le gouvernement produit des décrets sur l’organisation ministérielle.

 

Bruno Yapandé, ministre de l’administration du territoire, a présenté ce dossier en remplacement du ministre de l’Éducation nationale. Ce changement d’interlocuteur en dit long. L’éducation devient ainsi un enjeu de communication gouvernementale avant d’être une priorité opérationnelle.

 

Le gouvernement se vante d’avoir “intégré 6 000 enseignants dans la fonction publique” durant l’année 2024-2025. Ces chiffres impressionnants sur le papier cachent une réalité moins reluisante. Ces nouveaux enseignants, jetés dans des classes sans formation adequate, découvrent un système qui les dépasse et des conditions de travail indignes.

 

La grande innovation de ce décret concerne le transfert des jardins d’enfants vers le ministère de l’Éducation nationale. Touadéra présente cette mesure comme une révolution éducative, alors qu’il s’agit simplement de déplacer des compétences d’un ministère à un autre. Cette opération de prestidigitation administrative permettra au gouvernement de revendiquer une nouvelle fois son engagement pour la petite enfance, sans créer une seule école maternelle supplémentaire.

 

Le président invoque la loi d’orientation scolaire de décembre 1997 pour justifier ce transfert. Curieux de voir le gouvernement centrafricain redécouvrir des textes vieux de près de trente ans quand il s’agit de justifier ses réorganisations, mais rester sourd aux mêmes textes quand il faudrait financer l’éducation publique ou construire des infrastructures scolaires.

 

Cette réforme arrive “à point nommé” selon la communication officielle, juste avant la rentrée scolaire et à quatre mois des élections de décembre. Le timing politique saute aux yeux : Touadéra mise sur l’éducation pour redorer son blason électoral. Plutôt que d’assumer l’échec de sa politique éducative, il préfère créer l’illusion du changement par des réorganisations administratives.

 

Le décret s’appuie sur les “dispositions du décret n° 21.249 du 5 octobre 2021” qui classe le ministère de l’Éducation parmi les “départements structuraux élargis”. Cette référence technique masque mal l’improvisation permanente d’un gouvernement qui change d’organisation à chaque difficulté, espérant que la nouvelle structure résoudra miraculeusement les problèmes que l’ancienne n’a pas su traiter.

 

Les “52 circonscriptions réparties sur les 20 inspections d’académie” mentionnées dans le décret existent surtout sur le papier. Sur le terrain, nombre de ces structures fonctionnent avec des moyens dérisoires, quand elles fonctionnent. Mais peu importe : l’important pour le gouvernement est de pouvoir aligner des chiffres impressionnants dans ses communiqués.

 

Cette manie des réformes administratives permet à Touadéra d’éviter les vraies questions : pourquoi les enseignants contractuels centrafricains passent-ils des mois sans salaire ? Pourquoi les écoles rurales n’ont-elles ni électricité ni eau courante ? Pourquoi les manuels scolaires restent-ils un luxe inaccessible ? Ces problèmes concrets ne se règleront pas avec des décrets sur l’organisation ministérielle.

 

Le Conseil des ministres a adopté ce texte “à l’unanimité”, comme tous les autres projets présidentiels depuis dix ans. Cette unanimité factice cache l’absence de débat réel sur les questions éducatives au sein du gouvernement. Quand tout le monde approuve tout, personne ne pose les vraies questions.

 

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