L’étau de Poutine se resserre sur la Centrafrique : une emprise venimeuse via Africa Corps

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L’étau de Poutine se resserre sur la Centrafrique : une emprise venimeuse via Africa Corps

 

L’étau de Poutine se resserre sur la Centrafrique : une emprise venimeuse via Africa Corps
Poutine et Touadera à Moscou, en Russie

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 L’influence de Vladimir Poutine sur la République centrafricaine s’accentue, avec des exigences financières colossales imposées par Africa Corps, qui réclame 15 millions de dollars mensuels. Cette pression menace la stabilité économique du pays et place Faustin-Archange Touadéra dans une position de dépendance critique.

 

En effet, la mutation de Wagner en Africa Corps, directement contrôlé par le Kremlin, renforce le verrouillage de la Centrafrique par Moscou, mêlant sécurité, ressources minières et chantage politique.

 

Depuis 2017, la Centrafrique vit sous l’ombre croissante de la Russie. Faustin-Archange Touadéra, en quête de soutien militaire pour contrer les groupes armés, a ouvert la porte aux mercenaires de Wagner. Ce qui devait être une coopération militaire temporaire s’est transformé en une dépendance stratégique. Aujourd’hui, avec l’émergence d’Africa Corps, nouvelle structure pilotée par le GRU après la mort de Yevgeny Prigozhin, Moscou impose une facture de 15 millions de dollars par mois (environ 10 milliards de francs CFA), un montant insoutenable pour l’économie nationale.

 

Le budget annuel de la RCA, qui avoisine à peine 300 milliards de francs CFA, repose déjà pour moitié sur des prêts et de l’aide internationale. Consacrer une telle somme aux services de sécurité russes du régime reviendrait à détourner près de 40 % des ressources de l’État. Des observateurs centrafricains affirment que cette exigence est accompagnée de menaces : si Bangui refuse de payer, la Russie pourrait réarmer des factions rebelles ou reprendre par la force les sites miniers stratégiques, notamment ceux de Ndassima (or) et de Bria (diamants).

 

La stratégie du “serpent”

Des analystes centrafricains comparent l’approche de Poutine à celle d’un serpent venimeux : il injecte son poison pour paralyser avant de dévorer lentement sa proie. Cette image montre la relation de dépendance dans laquelle Touadéra est piégé. Depuis l’arrivée des mercenaires, la RCA a cédé plusieurs concessions minières à des sociétés écrans liées à Wagner, comme Midas Ressources ou Bois Rouge. Les revenus tirés de l’or et du diamant alimentent aujourd’hui les caisses de Moscou, tout en privant l’État centrafricain de recettes fiscales indispensables.

 

Les tactiques de Moscou ne se limitent pas aux armes. Wagner, puis Africa Corps, ont investi dans la propagande et la manipulation de l’opinion publique. À Bangui, des campagnes médiatiques pro-russes, souvent relayées par des influenceurs locaux, peignent Moscou comme un allié désintéressé. En réalité, le Kremlin organise une prise de contrôle progressive des leviers de pouvoir, de l’armée aux médias, en passant par les ressources stratégiques et politique avec le changement de la constitution.

 

De Wagner à Africa Corps : une transition calculée

La mort de Prigozhin, en août 2023, a accéléré la transformation de Wagner en un outil directement intégré à la machine militaire russe. Africa Corps, officiellement présenté comme une société de sécurité privée, est en réalité une structure gérée par des officiers du GRU. Cette réorganisation permet au Kremlin d’éliminer les zones grises et d’affirmer un contrôle direct sur ses opérations africaines.

 

En Centrafrique, cette transition s’est traduite par une augmentation de la présence russe dans les zones minières et un resserrement du dispositif sécuritaire autour de Bangui. Des témoins locaux rapportent que des unités d’Africa Corps patrouillent désormais dans des secteurs sensibles, là où Wagner se contentait d’une présence symbolique. Ces forces sont mieux équipées, plus disciplinées, mais aussi plus exigeantes en termes financiers.

 

Un dilemme mortel pour Touadéra

Face aux demandes de Poutine, Touadéra se retrouve piégé. Refuser de payer les 15 millions de dollars mensuels signifierait perdre le soutien sécuritaire qui protège son régime contre la CPC et d’autres groupes armés. Accepter, c’est sacrifier le peu de souveraineté économique qui reste au pays. Selon un commentateur nigérien qui a fait un live sur les réseaux sociaux, « Touadéra est déjà pris à la gorge. Poutine sait qu’il ne peut ni résister, ni rompre l’accord, sous peine d’être renversé ».

 

Selon le nigérien, les avertissements de Moscou vont plus loin : des discussions internes évoquent un plan de déstabilisation via la relance d’anciennes milices dans l’Ouham-Pendé ou la Ouaka, si Bangui tentait de s’affranchir. Le contrôle de Ndassima, site aurifère majeur, serait également menacé par une reprise en main directe des Russes, sans passer par les sociétés partenaires de l’État centrafricain.

 

L’effet domino en Afrique

La situation en RCA s’inscrit dans un cadre régional plus large. Au Sahel, la Russie soutient ouvertement les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Là aussi, les ressources naturelles (or, uranium, manganèse) servent de monnaie d’échange contre l’assistance militaire. Des mouvements sociaux au Niger, liés à des retards de salaires, reflètent déjà les limites de ce modèle, qui profite avant tout à Moscou.

 

Pour la RCA, le risque est encore plus élevé : contrairement aux pays du Sahel, elle ne dispose pas d’un appareil militaire structuré capable de résister à une éventuelle manipulation russe. Le pays, enclavé et dépendant de ses ressources minières, se retrouve dans une situation de vulnérabilité maximale.

 

Un président affaibli

La santé fragile de Touadéra complique la donne. Son évacuation d’urgence à Bruxelles pour des problèmes graves, liés selon des sources médicales à un cancer du côlon, laisse planer une incertitude sur la stabilité du pouvoir. Africa Corps, en renforçant sa présence, se positionne comme le garant ultime de la sécurité du régime, mais au prix d’un asservissement complet. « Le pays est à genoux », résume le commentateur nigérien. « Chaque dollar envoyé à Moscou, c’est un dollar de moins pour l’éducation, la santé ou les infrastructures »….

 

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