SODIAC : Mais au fait, cette société sert à quoi exactement  en Centrafrique ?

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SODIAC : Mais au fait, cette société sert à quoi exactement  en Centrafrique ?

 

Guy Roger Nelo, Directeur général de la SODIAC dans son bureau à Bangui
Guy Roger Nelo, Directeur général de la SODIAC dans son bureau à Bangui

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Depuis 2012, le gouvernement centrafricain a créé une société mystérieuse appelée SODIAC. Officiellement, elle a pour mission le développement des infrastructures aéroportuaires. Dans les faits, personne ne sait vraiment ce qu’elle fait depuis sa création. Ni les Centrafricains, ni même les bailleurs de fonds qui commencent à se poser de sérieuses questions. Alors, treize ans après sa création, une interrogation légitime se pose : la SODIAC existe-t-elle pour autre chose que nourrir le parti au pouvoir ?

 

Quand on regarde la Société de Développement des Infrastructures Aéroportuaires de Centrafrique de loin, on se dit qu’elle a un beau nom. La loi n°12.009 qui l’a créée lui donnait une mission noble : moderniser l’aéroport de Bangui M’poko, développer le transport aérien, gérer les redevances aéroportuaires. Sur le papier, tout paraissait logique.

 

Mais voilà, treize ans ont passé. L’aéroport de Bangui ressemble toujours à ce qu’il était en 2012. Pas une amélioration notable, pas un projet abouti. Quand il a vraiment fallu moderniser les infrastructures, c’est l’ANAC qui s’en est chargée avec un financement de la Banque Africaine de Développement. Alors, on se demande : que fait la SODIAC pendant ce temps ?

 

Guy Roger Nelo dirige cette société depuis sa création. Proche du pouvoir, il brasse chaque année 1,2 milliard de FCFA qui arrivent en deux tranches de 600 millions. Une partie de ces fonds vient de partenaires basés à Genève. La SODIAC est placée sous la tutelle technique de l’IATA (Association internationale du transport aérien) et de l’ARMF basée à Genève en Suisse, pour garantir la conformité financière et lutter contre le blanchiment d’argent. Cette supervision est liée à la gestion des ressources, notamment celles issues de la redevance RDIA, afin d’assurer la transparence et la traçabilité des flux financiers.

 

Mais quand on cherche les réalisations concrètes, on trouve le vide. Pas de chantiers, pas de projets visibles, pas de comptes rendus publics. Juste des millions qui entrent et qui ressortent on ne sait où.

 

Les questions s’accumulent quand on creuse un peu. Pourquoi Nelo impose-t-il à ses employés de cotiser chaque mois pour le Mouvement Cœurs Unis ? Pourquoi lui-même verse-t-il 7 millions de FCFA au parti alors que son salaire officiel n’est que de 5 millions ? D’où viennent ces 2 millions supplémentaires ? Comment une société qui ne produit rien peut-elle générer autant d’argent ?

 

Les employés de la SODIAC, eux, ne touchent plus leurs salaires depuis deux mois. Bientôt trois. Ils continuent de venir au bureau, mais pour faire quoi exactement ? Pendant ce temps, leur patron empoche plus de 5 millions mensuels entre salaire et primes diverses. Cette différence de traitement interroge : sur quoi repose cette hiérarchie des revenus dans une société qui ne semble rien produire ?

 

Les partenaires internationaux commencent à se lasser. Certains ont gelé les financements, d’autres ont carrément interdit à Nelo d’accéder aux fonds. Leur patience a des limites : ils financent depuis des années une société qui ne leur montre aucun résultat concret. Leur réaction est compréhensible, mais elle révèle l’ampleur du problème : comment expliquer à des bailleurs sérieux que 1,2 milliard de FCFA par an ne produisent rien de tangible ?

 

Cette situation pose des interrogations plus larges sur le fonctionnement des institutions centrafricaines. Comment une société publique peut-elle exister treize ans sans mission claire ? Comment des fonds publics peuvent-ils être gérés sans contrôle apparent ? Comment des employés peuvent-ils être obligés de financer un parti politique pour conserver leur emploi ?

 

Les liens entre la SODIAC et le pouvoir politique posent d’autres questions. Nelo entretient des relations étroites avec les ministres successifs des Transports. La société fonctionne-t-elle comme un instrument de financement du MCU ? Les cotisations forcées des employés alimentent-elles les caisses du parti ? Ces pratiques sont-elles légales ?

 

Au final, la SODIAC ressemble plus à une énigme qu’à une société. Elle existe, elle dépense, mais personne ne sait vraiment pourquoi. Les Centrafricains paient pour une structure dont ils ne voient jamais les résultats. L’aéroport reste dans son état d’origine, les infrastructures ne bougent pas, mais les millions continuent de circuler.

 

Treize ans après sa création, la SODIAC reste une boîte noire. Les Centrafricains ont le droit de comprendre ce qu’elle fait de leur argent. Ils ont le droit de savoir si cette société travaille pour eux ou pour d’autres intérêts. Tant que ces questions resteront sans réponse, le mystère SODIAC continuera d’alimenter les interrogations sur la gestion des deniers publics en République centrafricaine….​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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