ou sans passer les rapports hebdomadaires de la Minusca sur les droits de l’homme en Centrafrique?

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ou sans passer les rapports hebdomadaires de la Minusca sur les droits de l’homme en Centrafrique?

 

Centrafrique : nouvel acte criminel des soldats FACA appris chez les mercenaires russes
capture d’écran de la vidéo des soldats FACA menaçant à mort, peut être tué, un civil non armé

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Pourquoi la MINUSCA a-t-elle arrêté ses rapports hebdomadaires sur les droits humains en Centrafrique, alors que les violations persistent dans le pays ?

 

En effet, depuis plusieurs mois, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a cessé de publier ses rapports hebdomadaires sur les violations des droits humains. Ces documents, qui offraient un suivi régulier des abus dans le pays, ont été remplacés par des rapports mensuels. Mais ce changement montre une modification troublante dans l’approche de la MINUSCA : alors que les exactions des mercenaires russes, souvent désignés comme « FIB » (Forces internationales bilatérale) dans les anciens rapports, et des Forces armées centrafricaines (FACA) se sont multipliées, la mission reste silencieuse à leur sujet. Cette absence de mention diffère de l’attention autrefois portée aux groupes armés, qui étaient la cible principale des rapports hebdomadaires.

 

Au départ, les rapports de la MINUSCA se concentraient presque exclusivement sur les exactions des groupes armés, comme la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et la Coalition des patriotes pour le changement fondamental (CPCF). Ces groupes, actifs dans des régions comme le nord-ouest, le nord  ou le sud-est, étaient régulièrement pointés du doigt pour des attaques contre des civils, des enlèvements ou des violences sexuelles. À l’époque, les rapports mentionnaient à minima des abus commis par les forces de l’ordre ou les « FIB », un terme vague utilisé pour désigner les mercenaires russes, notamment ceux liés au groupe Wagner. Mais depuis que les activités des groupes armés ont diminué, avec une baisse estimée à 80 % de leurs exactions, la MINUSCA a non seulement abandonné ses rapports hebdomadaires, mais semble avoir cessé de documenter les violations commises par d’autres acteurs, notamment les mercenaires russes et les FACA.

 

Ce changement est d’autant plus inquiétant que les abus attribués aux mercenaires russes et aux FACA se sont intensifiés. Dans des localités comme Batangafo, Zémio, Ouadda-Maïkaga, Bria, Ouanda-Djallé, Bocaranga, Mboki, Djema, ou Nana-Bakassa, dans la province de l’Ouham, des habitants rapportent des incendies de villages, des assassinats, des enlèvements et des violences contre des civils. À 70 km de Bossangoa, deux villages ont été entièrement brûlés par des éléments de Wagner. Dans le nord, près de Ouadda-Maïkaga, ou Kaga-Bandoro, des témoignages font état de tueries et de disparitions forcées. Pourtant, les rapports mensuels de la MINUSCA n’en font aucune mention. Ce silence est complet, comme si ces violations n’existaient pas.

 

Cette omission pose des questions sur les priorités de la MINUSCA. Pourquoi une mission chargée de protéger les civils et de documenter impartialement les abus choisit-elle d’ignorer des violations aussi graves ? Il semble que la MINUSCA ait initialement conçu ses rapports pour cibler les groupes armés, un objectif qui arrangeait le gouvernement centrafricain et ses alliés russes, en détournant l’attention des exactions commises par les FACA et les mercenaires. Maintenant que les groupes armés ont réduit leurs activités, la mission semble avoir abandonné tout effort de documentation rigoureuse, plutôt que de commencer à nommer les autres responsables. Ce choix donne l’impression que la MINUSCA protège les intérêts du régime de Faustin-Archange Touadéra et de ses partenaires russes, au détriment des victimes.

 

La différence est nette avec les informations provenant d’autres sources. Des organisations indépendantes et des témoignages décrivent une multiplication par dix des abus commis par les mercenaires russes et les FACA, incluant des incendies d’habitations, des exécutions sommaires et des violences sexuelles. Pourtant, la MINUSCA, qui dispose d’une division des droits humains, ne rapporte rien de tout cela. Cette posture sélective compromet la crédibilité de la mission et son mandat de protection des civils. En refusant de documenter les exactions des FACA et des mercenaires russes, la MINUSCA risque de renforcer l’impunité et d’aggraver la méfiance des Centrafricains envers les Nations Unies….

 

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