quand les propagateurs de fake news se réunissent pour dénoncer les fake news

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Bangui discute de la liberté de la presse, mais le gouvernement et ses griots, experts en désinformation, accusent les autres de fake news.
Le lundi dernier, , la République centrafricaine a marqué, avec un jour de retard, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Une table ronde à Bangui a rassemblé magistrats, journalistes et prétendus experts pour parler fake news et responsabilité des médias. Mais l’exercice a vite tourné à l’ironie. Le gouvernement et ses communicants, champions de la manipulation, se sont posés en défenseurs de la vérité, tandis que la MINUSCA jouait leur propre partition. Dans une RCA au bord du chaos électoral, l’information est une arme, et la vérité, une victime totalement oubliée.
Gervais Francis Voyemakoua, magistrat spécialisé dans la régulation des médias, a rappelé que l’article 12 de la loi sur la liberté de la communication impose des règles déontologiques à quiconque diffuse une information, même sur WhatsApp. Des paroles sensées, mais vides face à un pouvoir qui les ignore. Tita Samba-Sollé, présenté comme expert en communication par le pouvoir, a noté que la frontière entre journalisme professionnel et publications amateurs s’est brouillée. Ce qu’il n’a pas dit, c’est que ce flou profite à ceux qui contrôlent : le gouvernement, ses griots et leurs alliés.
Prenez la crise du Haut-Mbomou, dans le sud-est. L’ex-détenu Maxime Balalou, porte-parole du gouvernement, et le ministre de la Défense ont affirmé que les miliciens azandés, impliqués dans des affronteements avec les forces gouvernementales, sont manipulés par des acteurs politiques de l’opposition. Ils savent que c’est une accusation sans preuve, mais ils la lancent sciemment. Leur but ? Diviser, accuser les autres, et détourner l’attention des routes défoncées, des écoles fermées, des hôpitaux à l’agonie. Leurs griots, ces communicants autoproclamés experts, ont amplifié le mensonge. Sur WhatsApp, Facebook, dans les médias, ils inondent l’espace de post accusant des figures du Haut-Mbomou, les traitant de financiers du chaos, d’ennemis de la nation. Pas un fait, juste des insultes et des mensonges qu’ils osent appeler vérité vérifiée. Ils parlent de fact-checking, mais c’est de la propagande brute, et le pouvoir les encense pour ça.
Le gouvernement est l’architecte de ce chaos de désinformation. Balalou, le ministre de la Défense, les hautes sphères : ils savent qu’ils mentent. Leurs accusations sont creuses, mais ils les brandissent pour semer la méfiance et protéger leur mainmise. Quand leurs griots attaquent sur les réseaux, insultant opposants et journalistes, le pouvoir se dédouane, accusant les citoyens, les médias, les dissidents de propager des fake news. Mais c’est eux qui organisent ce chaos. Ils refusent d’admettre leur rôle, préférant crier au complot pour sauver la face.
Wagner, de son côté, est le cerveau de la manipulation. Tout le monde sait que les mercenaires russes mènent la danse, mais personne n’ose le dire. À Boy-Rabe, près de la résidence du chef de l’État, ils emploient des jeunes pour alimenter des blogs anonymes, des pages Facebook, des chaînes WhatsApp qui noient le pays sous des récits biaisés. Ils désignent les opposants comme traîtres, les journalistes comme vendus, les communautés comme rebelles. Leur stratégie s’étend au-delà de la RCA.
La MINUSCA joue un jeu tout aussi trouble. La mission de l’ONU, qui finance des initiatives contre la désinformation, sait que le pouvoir et Wagner, ses anciens détracteurs, sont les vrais artisans des fake news. Elle sait que les campagnes contre elle, il y a quelques années, venaient des mêmes qui prêchent la vérité aujourd’hui. Mais elle ferme les yeux, trop contente d’entendre des discours sur la lutte contre les fake news qui servent ses intérêts. Son silence est une complicité, son soutien au gouvernement, une hypocrisie.
Les griots du régime, ces communicants sans formation ni éthique, sont le bras armé de cette propagande. Ils se disent experts, mais leur seul talent est de relayer les mensonges du pouvoir. Ils écrivent des articles biaisés, lancent des accusations sans preuves, insultent quiconque ose critiquer. Quand leurs posts inondent les réseaux ou les médias, le gouvernement les présente comme de l’information vérifiée. Mais c’est une farce. Leur propagande est grossière, et les Centrafricains, coincés sans alternative, l’absorbent. Ces griots refusent d’assumer leur rôle, accusant les journalistes ou les opposants à leur place.
Les médias, eux, ne sont pas innocents. Certains reprennent les déclarations officielles sans réfléchir, relayant des mensonges en les faisant passer pour des vérités. Quand ils le font, le pouvoir les encense, disant qu’ils parlent vrai. Mais c’est une illusion. Ce qu’ils diffusent, c’est la voix du régime, amplifiée par Wagner et ses griots. Les journalistes qui enquêtent, qui questionnent les accusations sans fondement, sont rares. La peur, l’opportunisme ou le manque de moyens les taisent. Dans un pays où l’information passe d’abord par WhatsApp, une rumeur bien placée vaut plus qu’une enquête solide.
Pourquoi cette complaisance ? Parce que le pouvoir paie. Ceux qui sont dans le régime trouvent un pain à manger, alors ils ferment les yeux. Ministres, communicants, relais médiatiques : tous profitent du système. Mais ceux qui sont dehors, ceux qui voient clair, savent que c’est un mensonge. Le gouvernement accuse les autres pour se dédouaner, Wagner manipule dans l’ombre, la MINUSCA joue les innocentes, et les griots polluent l’espace public. À l’approche des élections, ce jeu menace de tout faire basculer, et la vérité reste introuvable….
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE….
WhatsApp deux cent trente-six, soixante-quinze, soixante-douze, dix-huit, vingt et un .