Touadéra, le BRDC n’a pas demandé ton autorisation pour sa marche du 4 avril

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Touadéra, le BRDC n’a pas demandé ton autorisation pour sa marche du 4 avril

 

Touadéra, le BRDC n’a pas demandé ton autorisation pour sa marche du 4 avril
De gauche à droite : les principaux dirigeants du BRDC, dont Martin Ziguélé, Maître Nicolas Tiangaye, Maitre Crépin Mboli-Goumba et Mahamat Kamoun, lors de leur conférence de presse du 11 octobre 2024 à Bangui

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

Le torchon brûle entre le pouvoir et l’opposition en République centrafricaine. Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), décidé à marcher le 4 avril, défie ouvertement Touadéra, qui interdit les manifestations sous prétexte de sécurité, tandis que ses partisans défilent librement.

 

Car oui, depuis 9 ans, en RCA, les règles ne s’appliquent pas à tous de la même manière. Quand il s’agit de soutenir le président Faustin-Archange Touadéra et son projet de troisième mandat, les marches se multiplient sans problème partout dans le pays. Des billets de 500 ou 1000 francs CFA circulent, disent les habitants, pour convaincre les plus démunis de défiler sous les couleurs du pouvoir. Ces manifestations, souvent présentées comme un élan populaire, passent entre les mailles du filet sécuritaire sans problème. Mais dès que l’opposition ou la société civile veulent faire entendre leur voix – pour dénoncer l’absence d’eau potable, les coupures d’électricité, la misère sociale ou cette réforme constitutionnelle qui ouvre la voie à un règne sans fin, la porte se ferme. “Quelle est cette histoire ?”, s’indignent les Centrafricains. Une histoire qui sent la dictature, un modèle qui rappelle les pires heures de la Corée du Nord, loin des idéaux d’un pays libre.

 

Ce 25 mars 2025, Crépin Mboli-Goumba, coordinateur du BRDC, a jeté un pavé dans la mare en publiant sur X une photo du courrier officiel du ministère de l’Intérieur, daté du 24 mars, qui rejette leur demande de marche. Le document, signé par Michel Nicaise Nassin, invoque un arrêté de juillet 2022 interdisant toute manifestation publique pour raisons sécuritaires, avec une menace claire : “Toute personne qui enfreint cette instruction s’exposera à des poursuites judiciaires”. Dans son tweet, Mboli-Goumba laisse entendre que ce “morceau de papier” ne les arrêtera pas, un signe que le BRDC compte bien maintenir sa marche, autorisation ou pas.

 

Pourtant, partout ailleurs en Afrique, les peuples descendent dans la rue pour crier leur ras-le-bol, et les oppositions ont leur mot à dire, même dans des contextes tendus. Au Sénégal, au Kenya, au Nigeria, les marches font partie du jeu démocratique, parfois réprimées, mais rarement interdites d’office. Pourquoi alors, en RCA, ce droit élémentaire est-il refusé ? Depuis des années, l’opposition et la société civile voient leurs initiatives étouffées sous prétexte de sécurité, tandis que le camp présidentiel fanfaronne sans gêne avec leurs multiples marches payantes. Cette injustice crève les yeux : un gouvernement qui paie pour remplir ses cortèges ne peut pas prétendre défendre l’ordre public quand il s’agit d’écouter les vrais cris du peuple.

 

Et quel peuple ! Plus de 60 ans après la mort de Barthélemy Boganda, le père de l’indépendance, qui a donné sa vie pour que la RCA soit un pays libre et uni, la nation sombre dans une spirale autoritaire. L’arrivée des mercenaires russes du groupe Wagner, alliés du régime, ajoute une couche de honte : une souveraineté vendue à des étrangers pour mater ceux qui osent encore parler. Les mines d’or passent dans des mains lointaines, pendant que les Centrafricains manquent d’électricité et d’eau. “On ne peut pas revenir en arrière comme ça”, s’insurge une voix anonyme dans la foule. Pourtant, c’est bien ce qui se passe.

 

La réponse du ministère, relayée par le tweet de Mboli-Goumba, sonne comme une mauvaise blague. La sécurité, toujours la sécurité. Mais qui menace vraiment la paix ? Pas ceux qui veulent marcher sans armes, sans violence, pour rappeler au pouvoir qu’il doit servir, pas asservir. Non, le danger vient d’un système qui préfère acheter des soutiens plutôt que d’affronter les vraies questions. Le troisième mandat de Touadéra, validé par un référendum contesté en 2023, plane comme une épée au-dessus de la démocratie centrafricaine. Et pendant ce temps, l’opposition, la société civile, les citoyens ordinaires sont réduits au silence.

 

Ça ne peut pas continuer ainsi. La RCA n’est pas faite pour être une prison à ciel ouvert, où seule la parole du pouvoir a droit de cité. Si cette dérive persiste, c’est la mort d’un rêve, celui d’un pays où chacun peut parler, où les pauvres ne sont pas payés pour jouer les figurants, où la liberté n’est pas un luxe réservé à quelques-uns. Les Centrafricains méritent mieux que ça. Ils méritent qu’on les écoute, pas qu’on les écrase. Alors, jusqu’à quand cette histoire absurde durera-t-elle ? Avec le BRDC prêt à braver l’interdit, le peuple, lui, n’a pas dit son dernier mot….

 

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