CPI : Plaidoiries finales dans le procès Ngaïssona-Yekatom après trois ans de débats
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Le procès d’Alfred Yekatom et Patrice-Édouard Ngaïssona entre dans sa phase finale devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Ouvert le 16 février 2021, ce marathon judiciaire s’achève cette semaine avec quatre jours de plaidoiries conclusives, du 9 au 12 décembre 2024.
Les deux accusés doivent répondre de crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis en République centrafricaine entre 2013 et 2014. Alfred Yekatom, surnommé “Rambo”, ancien caporal-chef des Forces armées centrafricaines devenu député, aurait dirigé un groupe de 3000 combattants anti-balaka. Patrice-Édouard Ngaïssona, ex-président de la Fédération centrafricaine de football, est poursuivi pour son rôle présumé de coordinateur des milices anti-balaka.
Au premier jour des plaidoiries finales, le bureau du Procureur a détaillé ses accusations. “Le procureur évoque des transferts d’argent et des achats d’armes sans présenter de bordereaux ou de numéros de série”, déplore Ngaïbona Sampson, secrétaire général du PCUD, le parti de Patrice Édouard Ngaïssona.
En près de trois ans d’audiences, l’accusation a fait défiler 75 témoins tandis que la défense en a présenté 19. Les représentants légaux des 1965 victimes participant à la procédure ont pour leur part cité trois témoins. “Nous attendons que la justice fasse son travail avec rigueur“, déclare Francine Evodinde Maté, coordinatrice des associations de victimes.
Le calendrier judiciaire prévoit les interventions de l’accusation et des victimes lundi et mardi, suivies par les plaidoiries de la défense mercredi et jeudi. Une audience sur l’éventuelle peine est déjà programmée pour le 8 janvier 2025, sans préjuger de la culpabilité des accusés.
“Le verdict final devrait être rendu dans les dix mois suivant ces plaidoiries”, précise Won-Nzerinta Gama Uziel, chargé de communication du bureau pays de la CPI. Les trois juges de la Chambre de première instance entameront leurs délibérations à l’issue des débats.
Cette phase finale du procès intervient alors que la présentation des preuves s’est achevée fin août 2024 avec la déclaration non assermentée de Patrice-Édouard Ngaïssona. Les victimes devront cependant patienter plus longtemps pour d’éventuelles réparations, qui ne pourront être examinées qu’après une condamnation définitive.
Ce procès constitue une étape majeure dans la lutte contre l’impunité en République centrafricaine. Il s’inscrit dans une série de poursuites engagées par la CPI concernant les crimes commis dans ce pays, où les violences intercommunautaires ont fait des milliers de victimes depuis 2012.
Les observateurs soulignent néanmoins que d’autres responsables présumés des violences restent hors d’atteinte de la justice internationale, à l’image de Nourredine Adam, considéré par certains comme l’instigateur de la crise de 2013.
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique
Invitation à suivre la chaine du CNC
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.