Radio Centrafrique à l’abandon : L’indifférence scandaleuse des autorités face à un patrimoine en ruine
Bangui, CNC. Trois mois après sa suspension, Christian Aimé Ndota découvre une Radio Centrafrique en ruines. L’institution, jadis capitale pour l’information nationale, est désormais un lieu de désolation, témoin du laxisme et de l’indifférence des autorités.
Radio Centrafrique : Un monument de l’information délaissé.
Radio Centrafrique, autrefois l’une des principales voix du pays, est aujourd’hui réduite à un édifice en ruines, oublié par ceux qui devraient en garantir la pérennité. Lorsque Christian Aimé Ndota, ancien directeur général de ladite institution, est retourné sur les lieux après une suspension de trois mois, il n’a trouvé qu’un spectacle désolant : des herbes folles envahissant les locaux, des portes abîmées, des studios plongés dans le noir, et des archives précieuses laissées à la merci de l’humidité et du temps.
Ce bâtiment, qui abrite également les archives de la Télévision Centrafricaine, devrait être un sanctuaire de la mémoire audiovisuelle du pays. Pourtant, il se détériore jour après jour, sans aucune action concrète des autorités pour remédier à cette situation désastreuse. Les cassettes vidéo, des documents d’une valeur inestimable relatant des événements historiques comme le sacre de Bokassa, sont aujourd’hui entreposées dans un sous-sol mal ventilé, exposées à une détérioration rapide. Comment une nation peut-elle laisser ainsi son patrimoine sombrer dans l’oubli ?
Un manque de volonté politique.
L’inaction des autorités est une honte nationale. Depuis 2019, plusieurs ministres de la Communication se sont succédé sans qu’aucune mesure concrète ne soit prise pour préserver cette institution essentielle. Maxime Kazagui, Ghislain Djorie, et l’actuel ministre Maxime Balalou, n’ont fait que détourner le regard face à cette situation dramatique.
Le manque de financement est souvent cité comme excuse, mais il est évident que le problème dépasse les simples ressources financières. Il s’agit d’un manque total de volonté politique. Comment justifier qu’une radio nationale, symbole de l’information pour des millions de Centrafricains, soit laissée dans un tel état d’abandon ? Ce silence assourdissant de la part des autorités est tout simplement inadmissible.
Des tentatives désespérées pour maintenir les apparences.
Christian Aimé Ndota, en parcourant les locaux, a constaté que certains compatriotes ont pris l’initiative d’effectuer des travaux de peinture, financés de leur propre poche. Ces efforts, bien qu’honorables, ne suffisent pas à masquer la réalité : Radio Centrafrique est une institution publique abandonnée par ses dirigeants. Même les panneaux solaires installés pour alimenter le studio A semblent dérisoires face à l’étendue des dégâts.
Les studios B, C, et D sont dans l’obscurité, symboles de l’inaction et de l’incapacité des autorités à prendre en main cette situation. La régie, quant à elle, a été déplacée de manière précipitée, avec des installations improvisées qui compromettent encore davantage le fonctionnement de la radio.
Un patrimoine en péril.
Au-delà des infrastructures délabrées, c’est tout un patrimoine qui est en péril. Les archives de la télévision, qui contiennent des moments clés de l’histoire du pays, sont aujourd’hui entassées dans un sous-sol humide, sans aucune protection. Des milliers de cassettes vidéo, bandes magnétiques et autres supports audiovisuels risquent de disparaître à jamais, privant ainsi les générations futures d’un accès à leur propre histoire.
Le travail de restauration et de numérisation de ces archives est un défi immense, mais il est impératif que des mesures urgentes soient prises. Si rien n’est fait rapidement, ces documents irremplaçables seront perdus pour toujours.
Une situation intenable pour les employés.
Les employés de Radio Centrafrique ne sont pas en reste. Livrés à eux-mêmes, ils doivent composer avec des conditions de travail déplorables, sans équipement adéquat ni soutien institutionnel. Christian Aimé Ndota lui-même s’indigne de cette situation, décrivant avec amertume les poignées de portes brisées, les studios non fonctionnels, et l’ambiance morose qui règne dans les locaux.
Alors qu’il ne demande qu’à reprendre son poste et à contribuer à la relance de cette institution, il se heurte à une administration bureaucratique et inefficace. Son dossier de réintégration, ballotté d’un service à l’autre, est symptomatique d’une gestion chaotique et déconnectée des réalités du terrain.
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