Centrafrique : Deux nouveaux sites miniers attribués à des exploitants chinois
Le gouvernement centrafricain vient d’attribuer deux nouveaux sites miniers à des exploitants chinois. Il s’agit des chantiers de Sanya et de Houhou, situés dans la préfecture de l’Ouham-Pendé, notamment près de Bozoum. Ces sites étaient jusqu’à présent exploités de manière artisanale par la population locale, qui y trouvait un moyen de subsistance dans un contexte économique difficile.
Bangui, 24juillet 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Sites miniers des chinois : Déploiement de forces pour sécuriser les sites.
Pour préparer l’arrivée des exploitants chinois, le gouvernement a déployé sur place des mercenaires du groupe Wagner ainsi que des soldats des Forces armées centrafricaines (FACA). Leur présence, qui dure depuis plus de deux semaines, a pour but de chasser la population locale, exploitant ces sites miniers depuis des décennies.
Résistance des rebelles et affrontements.
Cependant, cette opération ne s’est pas déroulée sans heurts. Des membres du mouvement rebelle 3R, également présents dans cette préfecture, ont attaqué le samedi dernier les positions des forces de Wagner et des FACA. Ces affrontements ont fait trois morts parmi les mercenaires russes et plusieurs blessés. En réponse, des hélicoptères ont été déployés depuis la ville de Bouar pour tenter de repousser les rebelles.
Deux sites miniers des chinois , Un contexte socio-économique tendu.
Cette décision s’inscrit dans un contexte où la vie est particulièrement difficile pour les Centrafricains. De nombreux jeunes, confrontés au chômage, se tournent vers l’exploitation minière artisanale pour survivre et subvenir aux besoins de leurs familles. L’attribution de ces sites à des exploitants étrangers prive donc la population locale d’une source de revenus importants.
Préoccupations environnementales.
L’exploitation minière chinoise en Centrafrique pose de sérieuses interrogations également sur environnementales. Un précédent dans la ville de Bozoum, où un site minier avait été attribué à une coopérative chinoise, a conduit à une destruction massive de l’écosystème local. Une enquête parlementaire menée en 2018 a révélé une contamination importante des puits d’eau, des rivières et des lacs, ainsi qu’un déséquilibre du système agricole local dû à l’utilisation de produits chimiques.
Risques de tensions accrues.
Cette nouvelle attribution de sites miniers aux exploitants chinois pourrait irriter les tensions déjà existantes. Des incidents récents, comme l’enlèvement de citoyens chinois dans la préfecture de Nana-Mambéré, illustrent le mécontentement de la population face à ces pratiques. Ces enlèvements seraient liés à l’expulsion des populations locales des sites miniers.
Un pays en proie aux convoitises.
La situation démontre les multiples intérêts en jeu en Centrafrique. Le gouvernement cherche à attirer des investissements étrangers, les exploitants chinois convoitent les ressources aurifères, tandis que les groupes armés et les mercenaires tentent également de tirer profit de ces richesses. Au milieu de ces enjeux, c’est la population centrafricaine qui se retrouve privée de ressources dont elle dépend depuis des générations.
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