Chronique de terreur en Centrafrique : Un témoin raconte les abus des mercenaires de Wagner
Bangui, 04 octobre 2023 (CNC) – Depuis 2021, la République centrafricaine est le théâtre de violences incessantes, avec des opérations de ratissage menées par les mercenaires de Wagner et les soldats FACA contre les positions des rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC). Ces opérations ont entraîné la capture et la mort des milliers des civils innocents. D’autres innocents ont été transférés à Bangui et présentés à tort comme des mercenaires rebelles capturés. L’un de ces survivants partage son récit troublant sur les réseaux sociaux, révélant la terreur et l’injustice subies.
“Ce n’est pas une guerre politique, c’est une guerre tribale, c’est une guerre religieuse”, clame cette victime, née en Centrafrique mais ayant grandi au Cameroun. Son histoire commence le 4 juillet 2023, lorsqu’il se trouvait sur un chantier minier à Bira, à environ 100 kilomètres de Bouar, dans la préfecture de la Nana-Mambéré. À son grand étonnement, il a été arrêté par des mercenaires russes de la société Wagner et des soldats FACA alors qu’il conduisait sa moto. Ils l’ont fouillé et confisqué une somme de 750 000 francs CFA, ainsi que son téléphone portable.
“Comme je vous le dis, tout ce qu’ils ont trouvé sur moi, même le téléphone, ils l’ont confisqué. Donc ils m’ont agressé par la suite. Nous étions huit sur le lieu de l’arrestation, et que nous étions tous des musulmans”, raconte-t-il. Et voilà pourquoi il qualifie cette guerre d’une guerre religieuse.
Après son arrestation, lui et les autres détenus ont été emmenés au village Bondiba, où ils ont passé la nuit. La nuit, un soldat FACA est venu les menacer en les qualifiant de rebelles, malgré leur identité de simples citoyens. Cette situation de terreur ne s’est pas arrêtée là. Les détenus ont été transférés à Abba, où ils ont passé deux jours, avant d’être emmenés à Bouar. En chemin, les mercenaires russes et les FACA ont arrêté trois personnes supplémentaires, uniquement parce qu’elles étaient musulmanes.
Arrivés à Bouar, les Russes ont prétendu mener une enquête, mais au lieu de cela, ils ont arbitrairement choisi quatre individus parmi les détenus pour les exécuter, en toute impunité. Par la suite, les autres suspects ont été transférés à la gendarmerie, où ils ont été auditionnés sur leur prétendue relation inexistante avec la rébellion de la CPC.
“On a passé une semaine dans la geôle de la gendarmerie à Bouar. Sans manger ni boire de l’eau. Dieu était avec nous. Par coup de chance, on a trouvé les FACA qui sont enfermés à la gendarmerie. L’un d’eux nous a donné son téléphone portable. C’était comme ça qu’on a commencé à appeler nos parents qui sont arrivés, ils ont pris l’initiative de négocier”, explique la victime.
Les mercenaires russes ont également saisi quatre motos appartenant à ces personnes innocentes. Le père de la victime a dû négocier avec 700 000 francs CFA pour obtenir sa libération, en plus des 400 000 francs CFA confisqués.
Bien que cette victime ait été libérée, la terreur continue pour de nombreux musulmans en Centrafrique. Les arrestations arbitraires de citoyens sous prétexte de rébellion continuent de semer la peur dans les villages, tandis que les mercenaires de Wagner opèrent en toute impunité.
La situation en République centrafricaine demeure préoccupante, et la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour mettre fin à ces violations des droits de l’homme et à cette violence injustifiable.
Par Gervais Lenga
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