Bangui, 23 nov. 21 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Tous les éléments des forces armées centrafricaines (FACA) doivent désormais porter, en plus de celui de leur bataillon, un brassard de la société privée russe Wagner. Une véritable mise sous tutelle de l’armée nationale par une société de sécurité privée, soupçonnée par les experts des Nations unies d’avoir déployé des milliers des mercenaires en Afrique, en Ukraine et en Syrie.
Après la distribution à tour de bras des T-shirts « Je suis Wagner » aux éléments des forces armées centrafricaines, de la police et de la gendarmerie nationale, vient le tour des brassards « Je suis Wagner ». Un nouveau pied de nez fait au chef de l’État qui a longtemps nié la présence en Centrafrique de la société de mercenariat Wagner.
« C’était le week-end dernier que la distribution des brassards de Wagner aux soldats FACA avait eu lieu au camp RDOT à la sortie nord de la capitale, au camp Kassaï dans le septième arrondissement de Bangui et au camp de Roux au centre-ville de Bangui », a confirmé à la rédaction du CNC un officier du septième bataillon de l’armée nationale.
Et ça ne s’arrête pas qu’aux T-shirts et aux brassards. La société promet d’autres gadgets pour sa propagande en République centrafricaine. Mais la question que tout le monde se pose est de savoir si le chef de l’État Faustin Archange Touadera, son chef d’état-major, son ministre de la Défense nationale et son ministre de la Sécurité Publique ne sont-ils pas au courant de cette propagande de Wagner dans le pays ?
Il y a quelques mois, une enquête de l’ONU, de la chaîne américaine CNN, de la radio France internationale (RFI) a montré que ces mercenaires de Wagner sont à l’origine de plusieurs exactions, notamment les crimes de guerre, crimes contre l’humanité commis sur les civiles dans l’arrière-pays. Mais le chef de l’État, lors de son entretien au magazine panafricain jeune Afrique le mois dernier, avait répondu ceci à la question du journaliste sur la société Wagner :
« Avez-vous vu, ici à Bangui, une société qui s’appelle Wagner et qui aurait pignon sur rue ? », et d’ajouter ceci : « Moi je n’ai rien signé avec une société qui s’appellerait Wagner. Je vous mets au défi de prouver le contraire ».
Par Anselme Mbata
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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