Bangui, République centrafricaine, vendredi, 23 juillet 2021, 03:45:19 ( Corbeaunews-Centrafrique ). On a l’habitude de dire à Bangui que « le silence bien gardé vaut mieux que la parole mal lâchée ». En ce qui concerne le massacre de Bossangoa, le gouvernement centrafricain semble être dans la logique de la protection de ses partenaires de Wagner. Il rejette miraculeusement les responsabilités de ce crime de guerre et crime contre l’humanité sur les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) alors que toutes les sources directes et indirectes pointent du doigt les hommes de Wagner. Un spectaculaire virage à 90° du gouvernement pousse les parents des victimes à demander une enquête internationale indépendante.
« Une enquête internationale indépendante est la seule à faire la lumière sur ce massacre de Bossangoa », a lâché le parent d’une des victimes.
« C’est vraiment révoltant de voir que le gouvernement, non seulement, ne s’empresse pas pour venir assister les familles endeuillées comme il l’a fait pour les familles tchadiennes, mais, et surtout ment pour déresponsabiliser ses mercenaires de Wagner de ces crimes », avance une autorité préfectorale de l’Ouham.
24 heures après le massacre de 13 civils par un groupe des personnes identifiées comme des hommes de Wagner à 12 kilomètres de Bossangoa sur l’axe Nana-Bakassa, le gouvernement centrafricain a publié un communiqué de presse rejetant en bloc les responsabilités de ce crime sur les rebelles du CPC qu’il qualifie désormais des bandits.
« Le gouvernement a appris avec beaucoup de tristesse les événements douloureux qui se sont produits dans la préfecture de l’Ouham ce jour 21 juillet 2021dans la matinée. Des éléments de la coalition des patriotes pour le changement en abrégé CPC constitué désormais en bandit de grand chemin ont fait irruption à 12 kilomètres de Bossangoa sur l’axe Nana-Bakassa et ont tiré sur de paisibles citoyens. Cette situation déplorable a occasionné des morts et des blessés graves au moment où le gouvernement consent de gros efforts pour un retour définitif de la paix dans notre pays », a déclaré le porte-parole du gouvernement dans un communiqué de presse.
.du côté du bureau des Nations unies en Centrafrique (Minusca), il assure avoir ouvrir une enquête sur la découverte de 13 corps à 12 kilomètres de Bossangoa. Il demande au gouvernement de coopérer afin de traduire les possibles auteurs devant la justice.
Cependant, les parents des victimes souhaitent une enquête internationale indépendante pour faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat de leurs enfants, de leurs frères etc. D’après certains notables locaux, les rebelles ne sont pas pratiquement dans cette zone.
« Les rebelles de la CPC ne sont plus dans la zone. Et si les rapports issus de plusieurs services de sécurité indiquent la présence au moment des faits de forces de défense et de sécurité centrafricaines ainsi que des forces bilatérales russes. Combien des rebelles qu’ils ont tué ou arrêté après cette attaque s’ils sont là au moment où ces rebelles tuent ? Non il ne faut pas que le gouvernement ment pour juste énerver les familles endeuillées ». S’insurge un notable local.
En tout cas, le massacre de ce jeudi 21 juillet continue de faire de vague dans le pays. Le gouvernement semble embourber dans ce crime qui ne dit pas son nom.
Par Anselme Mbata
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
Directeur de publications
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email : alainnzilo@gmail.com