Bangui, République centrafricaine, samedi, 6 mars 2021, 23:09:29 ( Corbeaunews-Centrafrique ). « J’ai constaté, avec amertume, la circulation sur les réseaux sociaux d’un document, non signé et non authentifié, faisant état des revendications de la CPC où mon nom (Mohamed Moussa Dhaffane) est mentionné comme membre parmi les leaders des groupes armés constitutifs. Je suis au regret de répéter, une fois encore, la même chose depuis des années : on ne m’y prendra pas deux fois. Ni pour servir de légitimation ni pour offrir mes compétences. Je refuse que mon nom soit utilisé là où je n’ai pas qualité d’agir, où je n’interviens pas, où je ne suis pas consulté ni engagé. Je n’accepte pas d’être roulé dans la farine une nouvelle foi », a fait savoir le général Mohamed Moussa Dhaffane, afin de dissiper une fois de plus toutes rumeurs persistantes à son nom, comme membre de la coalition des patriotes centrafricains (CPC), une nouvelle alliance des groupes armés hostiles au pouvoir.
Ci-dessous l’intégralité de son communiqué du démenti.
République Centrafricaine
Communiqué du Général Dhaffane, le 04 mars 2021
J’ai constaté, avec amertume, la circulation sur les réseaux sociaux d’un document, non signé et non authentifié, faisant état des revendications de la CPC où mon nom (Mohamed Moussa Dhaffane) est mentionné comme membre parmi les leaders des groupes armés constitutifs.
Je suis au regret de répéter, une fois encore, la même chose depuis des années : on ne m’y prendra pas deux fois. Ni pour servir de légitimation ni pour offrir mes compétences. Je refuse que mon nom soit utilisé là où je n’ai pas qualité d’agir, où je n’interviens pas, où je ne suis pas consulté ni engagé. Je n’accepte pas d’être roulé dans la farine une nouvelle fois. Je suis, selon la légende, celui qui a vu le lion affamé à l’entrée du village.
De prime abord, le gouvernement de mon pays a failli sur beaucoup de points à commencer par le DDR. En l’espèce, je fus le premier, très tôt en 2017, à proposer la restitution des armes du camp RDOT quand j’en avais l’influence, mais le gouvernement avait torpillé le dossier. En colère alors, je quittai Bangui où je prêchais dans le désert. En 2021, soit quatre longues années plus tard, l’opération eut lieu, mais cette fois-ci, précipitamment, sous la contrainte des violences ayant atteint les portes de la capitale. Bref !
C’est le lieu de dire, sans fausse modestie, que depuis toujours, seul le temps me donne raison face aux décideurs politiques de mon pays. Je pense avoir été en avance sur beaucoup. Et, Dieu en soit loué, mes compatriotes savent les risques que je prends chaque fois que nécessaire, et surtout mes choix pour la paix à chaque occasion. Je n’ai plus rien à prouver de mon patriotisme et de mon penchant pacifique.
Ensuite, je précise que la Séléka Rénovée pour la Paix et la Justice n’est pas un groupe armé combattant. C’est moi qui l’avait initiée en 2014 dans l’esprit de l’Accord de cessation des hostilités de Brazzaville (juillet 2014) pour permettre aux ex-combattants ayant abandonné la lutte armée de trouver une structure de désarmement et d’intégration ou de réintégration sociale. Cela suite à mon limogeage de l’Ex-Coalition Séléka pour, a-t-on dit, « haute trahison ». Ce sont donc les institutions qui n’ont pas su – peut-être pas voulu – valoriser les porteurs de paix. En voici les résultats !
Ainsi, suite à plusieurs divergences, j’ai quitté sans tambour battant le navire politique du Président Touadéra sans pour autant tourner le dos à la République. Observer le silence ne veut pas dire que l’on n’a rien à redire. Personne n’a le monopole de la virulence. Mais chaque chose en son temps. Et aujourd’hui, la paix et la sécurité d’abord.
Toutefois, je me permets, en ma qualité de citoyen, de lancer un appel à toutes les parties de privilégier les solutions politiques… il y a trop de désolations et de pleurs dans le pays. Arrêtons d’aller de deuil en deuil. La population a droit à l’espérance et au choix.
Enfin, je remercie les parents, ami(e)s et connaissances qui m’ont interrogé de partout, en découvrant mon nom sur le document dont il est question, pour savoir ce qu’il se tramait. Ils ont ainsi, une fois de plus, prouvé leur foi en moi. Une marque de confiance que je ne saurai trahir.
Puisse Dieu bénir le Bê-afrika !
Mohamed M. DHAFFANE,
Ministre d’État,
Ancien ministre des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche de l’Environnement et de l’Écologie