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CENTRAFRIQUE : FALLAIT-IL SIMPLEMENT D’UN MINI SOMMET DES CHEFS D’ÉTAT DE LA SOUS RÉGION POUR DÉCRISPER L’INTERMINABLE GUERRE FRATRICIDE ? 

Monsieur Bernard Selembi Doudou, l'auteur de l'article. Photo de courtoisie.
Monsieur Bernard Selembi Doudou, l’auteur de l’article. Photo de courtoisie.

 

 

Bangui, République centrafricaine, samedi, 27 février 2021, 23:27:18 ( Corbeaunews-Centrafrique ). La longue crise meurtrière de l’histoire de la nation centrafricaine est peut être à l’orée de son épilogue. En effet, lors de son discours à la nation du 6 février, le président de la république a annoncé le principe d’une concertation nationale avec les forces vives de la nation sans définir le format et la nature. Les états de la sous région plus particulièrement ceux de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) lui ont emboîté le pas dans la même logique du dialogue mais le pouvoir de Bangui désapprouve à demi mot le format défini par le mini sommet de Luanda car il y voit en filigrane la main cachée de l’ancienne puissance coloniale.

 

En effet, ces derniers souhaitent que le dialogue soit largement inclusif y compris les groupes armés et la nouvelle Coalition des Patriotes pour le Changement dirigée par l’ancien président en disgrâce, le général Francois Bozize. Parallèlement au projet du dialogue politique, il apparaît important de souligner que la reconquête d’une bonne partie des territoires occupés jadis par les groupes armés non conventionnels grâce aux soutiens multiformes des forces alliées conforte le pouvoir de Bangui dans le rejet du format de Luanda et de poursuivre la guerre sachant traditionnellement que les armes n’on jamais résolu une guerre non conventionnelle.

Ne perdons surtout pas de vu que le but recherché à travers le dialogue souhaité par la cour constitutionnelle, l’Union Africaine, l’ONU et maintenant la sous région demeure la paix et le bien-être durable du peuple. Inquiet de la trajectoire incertaine de la crise, le citoyen lambda s’interroge :

Le mini sommet des chefs d’état de la sous région prévu à Luanda aura t-il vraiment lieu ?

Dans l’affirmative et étant donné que le pouvoir de Bangui apprend à dire « non », le président réélu sera-t-il présent au rendez-vous de Luanda ?

Pourquoi l’initiative de Luanda ne fait-il pas l’unanimité au sein du pouvoir alors que les dialogues politiques ont fait leur preuve dans des crises similaires ?

Le mini sommet de Luanda s’inscrira t-il dans la recherche d’une solution diplomatique ou alors simplement d’une injonction à la frontière de l’ingérence ?

En conséquence de ce qui précède, pourquoi le mini sommet de Luanda insiste t-il sur un dialogue avec un format élargi y compris les groupes armés non conventionnels ?

Le probable duel de Luanda entre le pouvoir de Bangui et les groupes armés sera t-il à l’avantage de quelle entité ?

Les chefs d’état de la CEEAC ont-ils un agenda caché ?

Ce rendez-vous est-il encore utile au regard des opérations militaires sur le terrain ?

La reconquête totale du territoire national par la coalition des forces acquises au pouvoir garantit-elle le retour durable de la paix ?

En outre, peut-on comprendre que le comportement actuel de la coalition des groupes armés sur le terrain est en parfaite symbiose aux recommandations précédentes des chefs d’état de la CEEAC ?

En tout état de cause, l’histoire nous a toujours appris qu’une guerre civile et surtout non conventionnelle ne peut se gagner par des moyens militaires. En conséquence de ce qui précède, le dialogue politique largement inclusif y compris les groupes armés non conventionnels n’est plus une question taboue et s’impose comme la seule alternative.

Il est évident qu’il y aura de la frustration à dialoguer avec les rebelles mais il faut comprendre que le fait de prendre des armes contre la nation ne les déchoit pas automatiquement de leur nationalité.

Pour finir, nous osons espérer que le pouvoir de Bangui saura se défaire de l’emprise russe manifestée par l’ambassadeur et le conseiller en sécurité du président de la république car une solution politique inclusive est un prélude à l’organisation des élections législatives apaisées.

Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Paris le 27 février 2021.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Administrateur des élections.

Tel : 0666830062.

 

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