Bangui, République centrafricaine, mardi, 13 octobre 2020, 12:10:27 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Monsieur Éphrem Kosh-Komba, vice-doyen de la faculté des sciences de l’Université de Bangui, Président du centre d’examens du baccalauréat scientifique, accusé par les élèves candidats d’attouchement sexuel sur une élève, revient sur l’affaire, et tente de s’expliquer avec une aisance décontractée avec des détails qui pourraient mettre à mal les allégations des élèves.
« L’organisation d’un examen est une responsabilité. Le mensonge va vite, mais la vérité, ça vient doucement, doucement pour triompher », a mentionné le professeur qui répond aux allégations des élèves qui l’avaient accusé d’avoir recruté des Étudiants pour la surveillance des épreuves écrites du baccalauréat au centre d’examens n°8 auquel il est nommé le Président. D’après lui, le recrutement de ces étudiants, pour la plus part en Master 1 ou 2, se justifie par l’absence de certains surveillants affectés dans son centre par la direction des examens et concours.
Pour justifier les vraies raisons de la manifestation des élèves au dernier jour des épreuves écrites, le Professeur Éphrem Kosh-Komba dit qu’à chaque foi qu’on le nomme Président d’un centre du baccalauréat, il cherche à recueillir des informations antérieures qui auraient affecté le fonctionnement du centre. C’est ce qu’il avait fait, et il a compris que dans ce centre n°8, regroupant les candidats de la série « D », il y a souvent le jeu de « chapeau » qui faisait circuler dans chaque salle d’examen pour la contribution financière des élèves candidats afin de remettre un petit pactole aux surveillants pour acheter sa conscience.
« Les candidats, qui font passer les chapeaux, et certains surveillants malveillants contribuent à cela. Donc ils réunissent des ressources, et ils remettent aux surveillants, et ils ont le temps de faire ce qu’ils veulent. Je pense que tout le monde le sait, mes collègues le savent aussi », balance le professeur qui ne cesse de marteler que la réussite et le devenir de notre pays dépend de la formation de ses cadres : « Je suis à l’Université, je suis dans une faculté qui reçoit pour la plupart des cas ceux qui obtiennent la BAC D ou C. Donc je vois un peu le niveau. Je vous donne un exemple, ici en première année, sur 300, 400, 600 ou 500 étudiants, l’effectif qui admettent en deuxième année ne dépasse guerre 15 ou 20 », insiste monsieur Kosh-Komba.
S’agissant des jeux des élèves, le Professeur a pris le soin de détailler certaines stratégies des élèves qui consistent à faire composer certains Étudiants à leur place, mais également cacher des téléphones et des appareils électroniques sur leur sexe, ou encore serrer les tables bancs pour empêcher le passage des surveillants au milieu de la salle…. Toutes ces techniques, selon lui, requièrent l’ingéniosité du Président du centre pour débusquer les tricheurs. C’est ainsi que dans certaines salles, certains candidats n’ont pu rien faire. Ils sont là en train de regarder les autres durant des heures sans écrire un petit mot sur leur feuille. Ils sont littéralement bloqués dans leur stratégie de tricherie, martèle le professeur.
D’après lui, le pire est que certains élèves ont pris leur courage pour gifler un surveillant en pleine composition, un autre tire les oreilles d’un surveillant. C’est la catastrophe. Déjà à ce niveau, ils rendaient fragile le surveillant, explique monsieur Éphrem Kosh-Komba.
« Pour tuer un pays, il faut tuer seulement l’éducation. Vous n’avez pas besoin d’une bombe atomique. Vous aurez de mauvais médecins, vous aurez de mauvais ingénieurs, vous aurez des mauvais enseignants. Et vous verrez tout de suite l’état de ce pays », a conclu le professeur.
Rappelons qu‘au dernier jour des épreuves écrit du baccalauréat session 2020, au lycée de Gobongo, les élèves ont déclenché une altercation avec le Président du centre, Monsieur Éphrem Kosh-Komba, l’accusant d’attouchement sexuel sur une élève dont il avait récupéré un téléphone plaqué sur son sexe.
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste politique
Alain Nzilo
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