mardi, décembre 17, 2024
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LA COUR CONSTITUTIONNELLE ENTERRE DEFINITIVEMENT LE PROJET REVISIONNISTE DE TOUADERA  

De gauche à droite, le chef de l'État Faustin Archange Touadera et Madame Dominique Darlan, Présidente de la cour constitutionnelle de Centrafrique. Photo montage CNC.
De gauche à droite, le chef de l’État Faustin Archange Touadera et Madame Dominique Darlan, Présidente de la cour constitutionnelle de Centrafrique. Photo montage CNC.

 

Bangui (Corbeaunews-Centrafrique) – Par une décision courageuse de la Cour Constitutionnelle rendue le 05 juin 2020, la proposition de révision constitutionnelle initiée par les Honorables Mathurin DIMBELET-NAKOE et Jean-Symphorien MAPENZI, soutenue par le Président Pr Faustin Archange TOUADERA et validée par le Gouvernement de Firmin NGREBADA, a été rejetée par les juges constitutionnels centrafricains pour non-conformité à la Constitution du 30 mars 2016.

 

Il s’agit d’un énième camouflet subi par le clan de Touadera et le MCU de Simplice Mathieu SARANDJI, d’Arthur Piri, Evariste NGAMANA, Fidèle NGOUANDJIKA, Dr Ndui YABELA et cie. Très récemment, la Cour Constitutionnelle avait annulé le Décret portant création de la Délégation des Grands Travaux et Investissements Stratégiques pilotée par le Ministre Délégué Pascal Bida KOYAGBELE.

La Cour n’a pas en effet loupé le grand Mathématicien de Boyrabe, natif de Damara. Du coté du MCU et du clan TOUADERA, c’est la panique totale et le désenchantement. Avant cette décision, les partisans du MCU claironnaient à tout va que la Cour avait été corrompue et ne rendrait qu’un avis favorable à leur funeste projet. Mme Danièle DARLAN, Jean-Pierre WABOE, Nadine PINGAMA, Sylvie NAISSEM et les autres juges ont décidé de dire le droit et rien que le droit.

Mais la décision de la Cour ne pouvait qu’être en défaveur du pouvoir de Bangui quand on sait que la plupart des opinions émises çà et là étaient hostiles à toute révision constitutionnelle. D’ailleurs, hormis les politiques notamment ceux de l’opposition, les spécialistes et praticiens du droit, des professeurs de droit tels que le Constitutionnaliste Dominique Désiré ERENON,  Jean-François AKANDJI-KOMBET de l’Université de Paris 1, Dr Thierry Irénée YARAFA Me Albert PANDA, Aristide Briand REBOAS, Paul Crescent BENINGA et bien d’autres fils du pays s’étaient tous prononcés contre cette initiative parlementaire, avec de solides arguments juridiques. Malheureusement, ces dignes fils du pays n’ont pas été écoutés, peut-être parce qu’ils ont le malheur d’être centrafricains ou de ne pas être encartés au MCU, parti au pouvoir ; le pouvoir de Bangui a plutôt préféré les négliger, les contourner et recourir à de mercenaires du droit venus de l’étranger et gracieusement payés avec l’argent du contribuable centrafricain. C’est une habitude en Centrafrique de négliger les experts nationaux comme si les étrangers en savaient plus que nos intellectuels tels que ceux cités ci-dessus et qui sont de surcroit ressortissants de grandes universités européennes. Nous avons des valeurs sûres chez nous qu’il faut valoriser. Dans le milieu diplomatique à Bangui, on s’interroge sur la négligence dont sont victimes les vraies compétences nationales.

Si le pouvoir de Bangui avait suivi les différentes interventions et communications de nos intellectuels précités notamment le Constitutionnaliste Dominique Désiré ERENON, lequel avait été très pertinent dans sa démonstration juridique lors de la Conférence de Presse du 08 mai 2020, il aurait dû retirer son projet révisionniste et éviter d’être fragilisé aujourd’hui dans l’opinion à travers la Décision que viennent de rendre Mme Danièle DARLAN et ses collègues.

 

Gisèle MOLOMA

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